Catalogne: Deux mois avant le référendum, les indépendantistes imperturbables
Dans deux mois, les Catalans voteront pour ou contre leur indépendance. Le gouvernement régional s’est engagé à organiser un référendum malgré l’opposition de Madrid. Si pour le gouvernement espagnol, le scrutin est illégal, l’administration catalane, elle, ne veut rien céder.
L’heure n’est plus aux tergiversations et aux atermoiements. A deux mois du dimanche 1er octobre, la date fixée par le gouvernement régional catalan pour la tenue du référendum d’autodétermination, point de dialogue et de mains tendues entre Barcelone et Madrid. Dans la capitale de la Catalogne comme dans celle de l’Espagne, on mène bataille, sur tous les fronts. Les uns, indépendantistes qui dirigent l’exécutif catalan pour organiser le référendum, les autres, soumis au pouvoir de Madrid.
Le gouvernement catalan s’est engagé à organiser un référendum malgré l’opposition de Madrid. Pour le gouvernement espagnol, qui menace de saisir les tribunaux, un tel scrutin est en effet illégal. L’administration catalane, elle, ne veut rien céder, à commencer par son président, Carles Puigdemont.
Ce dernier est arrivé à la présidence de la Catalogne par surprise, pour ne pas dire par hasard. Puigdemont n’était pas tête de liste de la coalition indépendantiste Junts Pel Sí. Favori, le président sortant, Artur Mas, devait être reconduit mais il s’agissait de convaincre un autre parti indépendantiste, la petite formation d’extrême gauche CUP, de l’investir. C’est donc l’ex-maire de Gérone, davantage social-démocrate et indépendantiste depuis toujours, que l’on a été chercher. Et loin d’être un faire-valoir, Puigdemont se révèle être le plus obstiné des défenseurs du référendum d’indépendance. Si la Cour constitutionnelle le démet de ses fonctions, Puigdemont désobéira.
« On ne va pas renoncer au référendum, même si la Cour constitutionnelle ou le gouvernement espagnol l’interdisent, a ainsi déclaré l’homme. Notre engagement est clair devant le Parlement catalan et le peuple de Catalogne. On doit résoudre nos revendications et nos espoirs à travers les urnes. » Entendre par là, selon lui, qu’il ne s’agit pas d’un « crime« , qu’il n’y a rien de « dramatique au fait de voter pour décider notre avenir », et qu’à ce titre, « il n’y aura aucune suspension, aucune menace qui puisse empêcher que le 1er octobre les Catalans décident de leur avenir de façon démocratique, libre et pacifique ».
Pour Puigdemont, peu importe que la loi et la Constitution espagnoles interdisent un référendum unilatéral, il est prêt, dit-il, à aller jusqu’au bout, à se faire arrêter par la police espagnole si nécessaire.
ARDiallo