Maroc: Plusieurs manifestations contre les violences sexuelles
Plusieurs manifestations ont eu lieu à Casablanca, Rabat, Sefrou, Tanger, Marrakech, Kenitra et Agadir pour dénoncer l’agression sexuelle collective dont a été victime une jeune femme dans la métropole économique du Maroc, une affaire qui a profondément choqué l’opinion publique.
Diffusée dimanche sur les réseaux sociaux, une vidéo montrait un groupe d’adolescents hilares bousculer violemment une jeune femme en pleurs dans un bus en plein jour, essayant de la déshabiller et touchant ses parties intimes.
Les six agresseurs, tous mineurs, ont été arrêtés. La victime, 26 ans et « atteinte de troubles mentaux« , faisait l’objet d’un avis de recherche « sur la demande de sa famille après avoir quitté en mai dernier son foyer vers une destination inconnue« , a indiqué mercredi soir la police marocaine, qui dit avoir retrouvé mardi « la victime de cet acte criminel« .
Dans un pays qui se veut, selon les discours officiels, chantre d’un islam tolérant et où les femmes n’ont pas l’obligation de porter le voile, les femmes subissent fréquemment insultes, remarques désobligeantes et autres agressions sexistes dans les espaces publics.
Selon les chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste.
La loi marocaine « condamne le harcèlement des femmes au travail, mais pas dans les espaces publics », avait concédé Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, assurant qu’un projet de loi « complet » incluant pour la première fois le harcèlement dans les lieux publics, était en cours d’adoption.
Cathy Manga