Catalogne: manifestations annoncées contre la détention de deux dirigeants indépendantistes
Deux représentants des plus importantes associations indépendantistes ont été mis en détention préventive pour sédition dans la prison de Soto del Real près de Madrid.
Une juge espagnole a ordonné lundi le placement en détention préventive des chefs des deux plus importantes associations indépendantistes catalanes, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart.
Avant d’être placé en détention, Jordi Cuixart avait enregistré une vidéo qui a été diffusée dans la nuit. «Bienvenus, si vous voyez cette vidéo, c’est que l’appareil d’Etat a décidé de me priver de liberté», déclare-t-il: «Je veux vous envoyer un message de sérénité». M. Cuixart annonce dans cette vidéo que s’il le faut son organisation travaillera «dans la clandestinité», mais de manière pacifique.
Lundi soir, le porte-parole du gouvernement catalan a qualifié de « provocation de l’Etat espagnol » ce placement en détention provisoire. « L’Etat joue à provoquer (…) mais que les gens ne tombent pas dans la provocation », a dit Jordi Turull en disant comprendre « l’indignation » alors que ces deux dirigeants, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, n’ont fait selon lui qu’appeler à des manifestations pacifiques.
« L’Espagne emprisonne des dirigeants issus de la société civile pour avoir organisé des manifestations pacifiques. Nous avons à nouveau, tristement, des prisonniers politiques », a aussi déclaré sur son compte Twitter le président indépendantiste catalan Carles Puigdemont.
La nouvelle a entraîné dans toute la Catalogne des concerts de casseroles, en signe de protestation. Dans la nuit, les appels à manifester se sont répandus comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, annonçant des mobilisations dans toute la Catalogne et aussi ailleurs, comme à Valence. Un bref arrêt de travail est prévu mardi à midi (10h00 GMT) pour réclamer «la libération des prisonniers politiques» et des rassemblements devant les préfectures sont annoncés pour la fin de l’après-midi.
L’Espagne s’enfonce chaque jour un peu plus dans une crise politique sans précédent et refuse de reconnaître les résultats du référendum du 1. Octobre 2017 qui a vu les indépendantistes remporter une voctoire de 90,18 des voix.
Ibou Camara