Catalogne: Les Catalans commencent à voter pour leur pays ou pour l’Espagne de Rajoy
L’élection catalane du 21 décembre a déjà commencé. Environ 5,5 millions de citoyens peuvent déjà voter à partir de 9h ce matin et ils pourront le faire jusqu’à 20h.
Plus de 2 500 bureaux de vote sont ouverts dans tout le pays en attendant que les Catalans exercent leur droit de vote. Le taux de participation devrait augmenter jusqu’à un chiffre record d’environ 80%, mais les estimations commenceront à être des faits à partir de 13 heures.
Les citoyens devront attendre jusqu’à 22h pour avoir des informations plus précises sur les résultats définitifs des élections. Certains résultats seront difficilement contrôlables car déjà, on parle de fraudes massives organisées. C’est certainement aussi une élection atypique. Elle a été initiée par le gouvernement espagnol et non par le gouvernement catalan pour la première fois. Juste après que le parlement catalan a déclaré son indépendance le 27 octobre, le gouvernement de Mariano Rajoy a réagi en mettant immédiatement en œuvre l’option «nucléaire», l’article 155, qui comprenait la dissolution immédiate du gouvernement catalan et l’organisation d’élections anticipées.
Les membres du gouvernement catalan à Bruxelles ou en prison.
Dans la foulée, le président catalan Carles Puigdemont et la moitié de son gouvernement évincé se sont rendus à Bruxelles, prétendument pour ne pas « échapper » à la justice, mais par manque de confiance dans les procédures et dans un traitement équitable en Espagne. En effet, le procureur général espagnol a annoncé qu’il allait déposer une plainte contre l’exécutif catalan, ainsi que le président du parlement catalan et les membres du bureau qui ont permis que le vote à la chambre ait lieu.
Huit membres du gouvernement qui sont restés en Catalogne ont été envoyés en prison sans caution le 2 novembre. Pendant ce temps, les membres du parlement catalan ont été libérés sous caution, mais pas après que le président du parlement Carme Forcadell ait passé une nuit en prison. Puis, après 32 jours, le 4 décembre, six des membres incarcérés du gouvernement catalan ont été libérés. Pourtant, le vice-président Oriol Junqueras et le ministre de l’Intérieur, Joaquim Forn, ainsi que les leaders locaux Jordi Sànchez et Jordi Cuixart sont toujours en prison.
L’une des questions les plus controversées de cette élection a été l’absence évidente de plusieurs candidats dans la campagne électorale. Certains ont rejoint après avoir passé du temps en prison, mais d’autres encore – notamment, Puigdemont, Junqueras et Sànchez – restent derrière les barreaux, ou exilés à l’étranger.
Ibou Camara/ ACN