Le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni, élu ce mardi 2 janvier président de l’Assemblée de la nouvelle collectivité territoriale unique de Corse, à Ajaccio, a dédié sa victoire « à nos prisonniers et recherchés« , dans un discours d’investiture entièrement prononcé en corse.

Le président de Corsica Libera, réinvesti dans ses fonctions, a aussi dédié la victoire des nationalistes « à tous ceux du Front de libération nationale de la Corse, armée invaincue, née il y a quarante ans pour défendre le peuple corse à une époque où la démocratie n’existait pas sur cette terre ».

Jean-Guy Talamoni, qui a ouvert son discours par une minute de silence pour Paul Ruault, ancien conseiller territorial de droite inhumé mardi à Ajaccio, a aussi voulu rassurer ses opposants : « que vous soyez de la majorité ou de l’opposition, pour vous, ma porte sera toujours ouverte ».

« Nous sommes tous Corses et nous appartenons à un petit peuple », a-t-il déclaré.

Alors que la ministre Jacqueline Gourault, nommée « Madame Corse » mi-décembre, dans la foulée de l’élection territoriale, est attendue sur l’île de Beauté vendredi, le président de l’Assemblée de Corse a affirmé que « le rapport de force politique avec les dirigeants parisiens n'(était) pas terminé ».

Lors d’un échange avec la presse après son discours, cet universitaire a réaffirmé : « on peut discuter des modalités, du calendrier, mais sur le point des prisonniers politiques, il faut que Paris évolue, car on ne trahira pas nos électeurs« .

Les discours de fin d’année des leaders indépendantistes ont déjà eu lieu qu’avec les drapeaux corse et européen. Comme en Catalogne, les corses s’écartent peu à peu des symboles français.

ARDiallo