Ecosse / Brexit: L’Espagne ouvre la porte à une adhésion à l’UE d’une Écosse indépendante
La diplomatie espagnole ne s’opposerait pas à une entrée de l’Écosse dans l’Union européenne, si cette province britannique obtenait son indépendance, a précisé mardi le ministre Josep Borrell. Une position nouvelle pour l’Espagne qui refusait d’envisager une telle possibilité jusqu’à présent pour ne pas encourager les indépendantistes en Catalogne.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Borrell a estimé mardi qu’une Écosse indépendante pourrait rejoindre l’Union européenne après le Brexit.
« Pourquoi pas, s’ils quittent le Royaume-Uni conformément à leurs règles intérieures ? », a répondu Josep Borrell à une question sur le sujet lors d’une interview avec le média en ligne Politico. « Si Westminster est d’accord, nous ne serons pas plus royalistes que le roi », a-t-il ironisé.
Comme le Royaume-Uni avec l’Écosse, l’Espagne est confrontée à un mouvement indépendantiste avec la Catalogne.
L’Écosse et la Catalogne ont toutes deux organisé des votes ces dernières années sur leur indépendance. Les nationalistes écossais ont été défaits en 2014 aux urnes et l’Espagne a refusé de reconnaître une déclaration d’indépendance catalane après un vote en 2017.
Lorsque les Britanniques se sont prononcés en faveur du Brexit en juin 2016, une majorité d’Écossais a voté faveur d’un maintien dans l’UE, ce qui a relancé les discussions sur une autre consultation sur l’indépendance.
Le Royaume-Uni plus en danger que l’Espagne ?
« Je m’inquiète beaucoup plus de l’unité du Royaume-Uni que de celle du Royaume d’Espagne », a lancé Josep Borrell lors de l’interview. « Je pense que le Royaume-Uni se divisera avant l’Espagne », a-t-il ajouté, y voyant « un signe clair de la faiblesse du Royaume-Uni ».
L’Espagne, qui a elle aussi des préoccupations sur le Brexit, a fait pression cette semaine pour obtenir une déclaration explicite selon laquelle elle doit donner son feu vert sur tout ce qui concerne la future relation entre l’UE et Gibraltar, territoire britannique qu’elle revendique.
AFP / Ibou Camara