J’ignore ce que Robert Sagna peux ressentir en ce moment, mais je sais ce que moi je ressens.

Je suis inquiet et perplexe, mais je me dois d’abord remercier nos jeunes patriotes et résistants et beaucoup d’autres que j’ai découvert durant les deux mois passés en Casamance à Kédougou, Kolda, Oussouye, Goudomp, Bonna, Diouloulou et Ziguinchor. Ils / elles ont réussi à faire non seulement le contraire de ce que le pouvoir sénégalais nous a fait endurer, mais ils/elles ont grâce et juste avec leur voix respective, répondant à mes questions, donné une image réelle de notre peuple au monde entier.

Ceux qui nous ont « gouberner » pendant 58 ans ont désormais la nouvelle génération devant eux pour dire stop à l’envahissement et à l’exploitation sauvage des ressources naturelles.

Je suis inquiet et je ne sais plus quoi faire, pourtant il faut bien que je fasse quelque chose parce que marcher et scander des slogans ne suffit plus d’une part, et d’autre part ça commence vraiment à virer vers l’improductivité, ce qui est en soit un grand problème que nous devons résoudre dans les plus brefs délais.

Mais que pourrais-je faire tout seul ? Quand je regarde les moyens qu’il nous faut pour réussir, je les vois tout autour de moi et en chacun E de nous, pourtant ça semble se bloqué quelques part.

Qu’est ce qui se passe non pas chez eux, mais en nous ? Avons-nous peur ? De qui et de quoi ? Nous sommes pacifiques ils sont violents, nous construisons, ils détruisent, ils sont rusés mais on est plus futé. Ils l’ont compris et ils ne savent plus à quel Saint ou Satan ils doivent se vouer et se dévouer.

Compté sur les vieux transhumants politiques avec leur déclaration et leur rhétorique serait une grave erreur. Ils ont tous prouvé magistralement leurs limites et leur incapacité à défendre la Casamance et ses intérêts.

Attendre que ceux qui tiennent le pouvoir sénégalais en Casamance nous imposent leur feuille de route desservira notre cause juste et noble. Alors qu’ils n’arrêtent pas de nous embrouiller avec leurs grotesques manœuvres et leurs diverses diversions, telles les arrestations et les intimidations.

Je m’adresse à vous tous et toutes mes chers compatriotes, il nous reste assez de temps pour que nous lecteurs/lectrices du Journal du Pays ainsi que l’équipe entière de ce journal nous puissions organiser cette désignation de représentants légitimes du peuple par le biais de ce journal sans nous présenter comme postulants, mais comme conseillers et accompagnateurs de ses délégués du peuple en somme un gouvernement, ça nous pouvons le faire si nécessaire. Nous avons deux choix possibles pour le moment; constituer un gouvernement ou continuer la guerre.

Le premier c’est d’appliquer la méthode d’Alexandre avec le nœud gordien en commençant dès maintenant, quant au second choix la poursuite de la guerre chez nous en Casamance fera beaucoup de victimes.

A vous de voir ce que nous pouvons et devons faire, parce que si nous ne faisons rien nous donnons aux Sénégalais la chance dont ils osent à peine rêver, celle de les laisser faire, et retour à la case départ de l’exploitation et de la soumission. Est-ce que c’est ça que nous voulons ?

Malamine Sidibé