Avec le pillage des ressources naturelles du pétrole, du gaz, de l’or, du bois précieux de la forêt et bientôt du zircon, la Casamance vient d’entrer dans une phase de tension qui risque de le dévier de sa trajectoire de recherche de paix tant menacée.

Le durcissement des autorités sénégalaises, sous différents prétextes, contre les manifestations d’étudiants, de syndicalistes et de représentants politiques du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) dénote une volonté d’en découdre par tous les moyens, quitte à pousser le pays d’Aline Sitoé Diatta, de Moussa Molo Baldé et de Fodé Kaba Doumbouya dans un bourbier dont nous ne risquons pas de sortir sitôt.

Conséquence de ce climat délétère, le retour en force des discours haineux sur l’identité comme l’acharnement ces derniers jours sur les stars du football africain que sont Sadio Mané et Krépin Diatta.
Les clivages idéologiques aussi font planer l’atmosphère qui régnait au début des années 1980.

C’est pourquoi la classe politique toute confondue doit se hâter de prendre l’initiative et se surpasser pour encadrer le débat inclusif et le rationaliser. Il est temps qu’elle fasse des propositions concrètes et réalisables et qu’elle s’impose comme interlocutrice pour une sortie de crise consensuelle.

A défaut de quoi, Macky Sall et ses sbires, qui représentent le pouvoir colonial de fait en Casamance, continueront à se complaire dans la gestion autoritaire et dans le soliloque qui, loin de faire avancer les choses, accentue les tensions et en créée d’autres.

Mais, pour y parvenir, cette classe politique casamançaise, indépendantiste ou pas, est d’abord appelée à s’unir sur une démarche et une vision d’avenir communes de la Casamance. Casamance First !

Pierre Coly