Casamance : « Procès inique et nouvelle guerre en Casamance » contribution de Fodé Roland Diagne
Quatre présidents qui ont échoué à régler démocratiquement la question nationale casamançaise
L’état de ni guerre ni paix qui semblait en vigueur ces dernières années est rompu. Les échanges de tirs et pilonnages d’artillerie se font à nouveau entendre en Casamance au moment même où se déroule le procès du journaliste et écrivain René Capain Bassène et Oumar Ampoï Bodian du MFDC détenus sans preuve depuis plus de 2 ans dans les geôles de l’Etat néocolonial du Sénégal.
La Direction de l’Information et des Relations Publiques (DIRPA) de l’armée énégalaise diffuse l’information suivante : « nous sommes en opération visant à sécuriser le retour des populations souhaitant retrouver leur foyer après leur refuge de plusieurs décennies en Guinée Bissau et en Gambie » .
Dans un silence assourdissant du gouvernement libéral néocolonial, des sources indiquent que des soldats, fils du pays, seraient tombés dans une embuscade de l’armée du MFDC (Atika). Notre armée nationale aurait franchi les frontières gambiennes avant de s’y voir chassée par les populations de villages de ce pays frères voisins.
Des jeunes de plusieurs localités – Goudomp, Samine, Bindialoum, Diattacounda, Boussoloum, Fanda, Niadio et Tanaff – auraient protesté contre les activités militaires déclarant que « Les Sénégalais
pensent qu’à leurs propres intérêts, au détriment des nôtres sans recherche de réciprocité. L’intervention militaire ne répond pas aux causes profondes de cette sale guerre qui est imposée en Casamance en 1982. Et il n’ y a aucune volonté politique pour stopper la déstabilisation de la région ce qui contribue à la maintenir dans le sous-développement. Cette idée que le Sénégal cache des choses sur le fondement de ses opérations de pilonnage et de ratissage est très répandue. Nos villages ne peuvent pas être pris en otage et servir de base arrière contre nos propres frères du Mfdc qui sont eux hors des villages ».
Tous les chefs d’état de notre pays – Senghor, Diouf, Wade, Sall – ont jusqu’ici usé en vain de la répression, de la guerre et/ou de la corruption pour vaincre le MFDC.
Il n’y a rien qui fait plus mal que nos gouvernants néo coloniaux agissent en notre nom en Casamance comme l’ont fait les colons français.
Aucun patriote, aucun Panafricaniste, aucun révolutionnaire internationaliste surtout communiste Sénégalais(e) ne peut tolérer et accepter l’absurde guerre dont le sens profond est que les gouvernements néo coloniaux de notre pays ne considèrent pas, au fond, les Casamançais comme des Sénégalais à part entière, mais plutôt comme des Sénégalais entièrement à part.
Il est temps d’arrêter ce cycle meurtrier multi décennal d’une pacification militarisée qui ne fait s’éloigner, au fil des morts de part et d’autre, l’union Sénégal – Casamance d’une optique d’unité démocratique africaine.
1982 – 2020 : 38 ans d’alternance de guerre fratricide et de ni paix ni guerre, ça suffit!
C’est en décembre 1982 que le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), né le 4 mars 1947 à Sédhiou sous le leadership de feu Victor Diatta, a réveillé, après un long sommeil, sa revendication d’indépendance de la Casamance.
Cet embrasement indépendantiste, notre regretté Assane Samb le décrivait ainsi dans l’éditorial intitulé « CASAMANCE : QUEL POINT DE VUE ? » : « Le 26 Décembre 1982, une manifestation pacifique réclamant l’indépendance de la Casamance est sévèrement réprimée à Ziguinchor par le gouvernement de Diouf, des centaines d’arrestations sont opérées, suivies de séances de tortures et procès à l’issue desquelles des personnes soupçonnées de sympathie pour le mouvement indépendantisme seront condamnées à de lourdes peines. Parallèlement, le gouvernement a organisé une campagne pour minimiser les événements en présentant les manifestations comme »une poignée de Diolas qui ont un goût prononcé pour le particularisme ». Autour des sacro-saints principes de »l’intégrité du territoire » et de ‘‘l’unité nationale », la quasi-totalité de l’opposition sénégalaise, tout en réprouvant les ‘‘méthodes brutales » s’est alors coalisée avec le gouvernement dans le rejet de la revendication indépendantisme. Le 18 Décembre 1983, une foule immense , avec les femmes en tête, riposta aux »autorités dakaroises » en attaquant le palais de la gouvernance à Ziguinchor. Le gouvernement réagit à nouveau par la répression, les arrestations et tortures, procès et emprisonnements. A nouveau une campagne de dénigrement du mouvement indépendantisme est organisée et à nouveau l’opposition rejette la ‘‘revendication séparatiste ». Pour couper l’herbe sous les pieds du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), porte-drapeau de la revendication d’indépendance, le régime de Diouf découpe la Casamance en 2 régions administratives : la région de Ziguinchor en Basse Casamance qui serait le fief des Diolas, et la région de Kolda. Le mouvement a alors connu une période de repli, période pendant laquelle les arrestations, tortures, procès et emprisonnements de personnes supposées appartenir au MFDC ont continué. Dans toute la Casamance, le dispositif répressif est renforcé, une base navale est construite à Elinkine, en collaboration avec l’impérialisme américain. Cette période sera aussi marquée par certaines actions des combattants du MFDC contre les positions de l’armée sénégalaise, actions sur lesquelles le gouvernement et toute la presse gardent le silence »Ferñent/L’Etincelle N°65 Novembre 1990).
Les arrestations, les tortures, l’exil forcé des populations, les mandats d’arrêts visant les dirigeants extérieurs et intérieurs, les régionalisations administratives pour invisibiliser le nom Casamance, l’argent pour corrompre ont pu semer la zizanie au sein des combattants rebelles, mais ne sont pas arrivés à mettre fin à la rébellion indépendantiste en Casamance. Il ne sert à rien d’éluder un problème posé et à résoudre.
La résistance casamançaise a un fondement historique
Notre regretté Birane Gaye expliquait ainsi les origines historiques de la résistance séculaire en Casamance contre le colonialisme et le néocolonialisme :
« Le mouvement Indépendantiste casamançais qui se réveille aujourd’hui a de profondes racines dans plus de 300 ans de résistance au colonialisme, à l’oppression nationale impérialiste. C’est en 1645 que les colonialistes portugais ont installé leur premier comptoir à Ziguinchor en Casamance. Le 12 Mai 1886, aux termes de la Convention franco-portugaise de Paris, et après que la conférence impérialiste de partage de l’Afrique de Berlin ait reconnu les »droits » du Portugal sur la Casamance, celui-ci cède ces prétendus »droits » à la France, en échange du territoire de Rio de Cassini au Nord de la Guinée et de droits de pêche à Terre-Neuve au large du Québec. Les premières résistances se sont immédiatement développées. Lorsque la France prend possession de Ziguinchor le 22 Avril 1888, le chef de village est destitué pour avoir refusé de faire acte d’allégeance à la France. La Résistance Casamançaise n’a cessé de se développer à partir de ce moment y compris par les armes. On peut citer des noms de résistants et résistantes célèbres comme Sinkari Camara, Fodé Kaba, Sihalébé Diatta, Aloendiso Bassene, Alinsitowé Diatta, etc… Les masses casamançaises sont entrées dans la résistance active au colonialisme, et particulièrement contre la conscription lors des deux guerres. Et chaque fois leurs mots d’ordre ont été : » LA CASAMANCE AUX CASAMANÇAIS ! », » INDÉPENDANCE DE LA CASAMANCE ! » (Ferñent/L’Etincelle N°4 , Décembre 83 -Janvier 1984).
Et dans une déclaration commune sur la question nationale casamançaise avec nos camarades du journal Sanfin du Mali, nous expliquions : « Dans le tracé arbitraire des frontières, les impérialistes ont divisé des peuples qui vivaient avant dans une entité territoriale commune avec leurs us et coutumes. Le tracé des frontières se faisait même parfois de façon à passer délibérément au beau milieu du territoire d’un peuple donné, pour le diviser et mieux asseoir l’oppression impérialiste. C’est ainsi qu’en ce qui concerne la Casamance, on retrouve une partie du peuple de Kasa rattachée par les colonialistes au Sénégal, et une partie à la Guinée-Bissau (d’où le fait bien connu que la Casamance a été une importante base arrière du PAIGC). Les impérialistes ont rattaché une partie de chaque peuple divisé à un territoire »nouveau », l’obligeant à un voisinage avec d’autres peuples. Ainsi, à l’intérieur de la majorité, sinon la quasi-totalité des États semi-coloniaux d’Afrique aujourd’hui vivent de fait plusieurs peuples asservis. Les États semi-coloniaux d’Afrique sont de fait des États multinationaux tout comme le sont des États d’Europe et l’était la Russie tsariste, où une nation dominait d’autres fragments de nations, en alliance avec les grandes puissances impérialistes. En Afrique, les impérialistes, particulièrement en rapport avec le processus vers l’indépendance politique, ont appliqué cette politique que Staline a défini comme ‘‘un vieux système spécial de gouverner, où le pouvoir bourgeois attire à soi certaines nationalités, leur accorde des privilèges, tandis qu’il abaisse les autres nations, ne voulant pas s’en embarrasser » (idem).
Sont de vrais annexionnistes, les panafricanistes qui refusent de prendre en compte à la fois les politiques coloniales de balkanisation de l’Afrique, l’histoire décolonisée des résistances africaines et la complicité passée et actuelle des bourgeoisies néo coloniales africaines dans les conflits du type de ce qui existe en Casamance.
L’Erythrée et l’Ethiopie se sont séparées malgré le fait que les deux mouvements révolutionnaires ont combattu la dictature militaire et avant la monarchie ainsi que la domination impérialiste. Le Sahara réclame son indépendance du Maroc annexionniste en raison de son histoire propre de lutte pour l’indépendance contre la colonisation espagnole.
La guerre fratricide est la pire des solutions parce que cela participe du diviser pour mieux régner de l’impérialisme et de ses valetsnéocoloniaux de chez nous au regard de la perspective de l’unité africaine des peuples libres d’Afrique.
La guerre et l’ingérence dans les affaires internes des peuples frères voisins
La guerre contre le MFDC en Casamance s’est peu à peu invitée dans la politique extérieure des gouvernements successifs de notre pays vis à vis de la Gambie et de la Guinée Bissau.
En Gambie, l’ingérence dans les affaires internes s’est manifestée ouvertement par deux fois : en 1981 par l’intervention militaire contre Kukoy Samba Sagna suivie de l’imposition militarisée de la « confédération sénégambienne » qui éclata sous la poussée indépendantiste du peuple gambien et récemment le départ forcé de Jammeh sous menace d’invasion militaire et l’adoubement de l’actuel président gambien qui s’est intronisé à Dakar avant de s’installer à Banjul.
En Guinée Bissau, l’épisode de l’intervention militaire sénégalaise de 1998, dont on ne sait officiellement jusqu’ici aucun bilan des pertes de notre armée nationale ni des victimes, et le soutien déclaré à l’intronisation de l’actuel président autoproclamé dans un hôtel en lieu et place de l’Assemblée Nationale contre le PAIGC. La reprise des activités des narcotrafiquants dans ce pays instable est le signe des liaisons dangereuses françafricaines que nouent le pouvoir néocolonial de notre pays à l’extérieur.
L’ingérence directe ou indirecte de nos gouvernants néo coloniaux s’est aussi manifestée lors de « l’opération persil » fomentée par l’impérialisme français pour saboter par des faux francs guinéens la sortie de la Guinée du NON à la « communauté française » du franc CFA colonial et lors de l’attaque de Conakry en 1970 par les fascistes portugais et les mercenaires guinéens de la « cinquième colonne » en pleine guerre de libération nationale du PAIGC.
Nos régimes semi-coloniaux au Sénégal accumulent ainsi, en notre nom, des contentieux inacceptables avec les peuples frères de Gambie et de Guinée Bissau.
Nous ne pouvons et ne devons rester indifférents face à ces obstacles coloniaux et néocoloniaux sur le chemin de la réalisation d’une Afrique libre, indépendante et unie.
La solution est l’union libre des peuples libres
Ne regrettons nous pas l’absence voulue par le donneur d’ordre impérialiste français des dirigeants politiques de notre pays (Senghor, Lamine Gueye, Mamadou Dia) au congrès de fondation du RDA en octobre 1946 ? Pourquoi à ce congrès seul était présent Victor Diatta, fondateur du MFDC le 4 mars 1947 dans l’esprit de l’appel de Bamako du RDA ? Ne voyons-nous pas le désastre qu’a été le sabotage de la Fédération du Mali par nos dirigeants (Senghor, Lamine Gueye, Mamadou Dia) sous l’hospice de la balkanisation voulue par le maître colonialiste français ? Avons-nous conscience que notre beau pays, le Sénégal, a été la porte d’entrée de la conquête coloniale française en Afrique, que les « tirailleurs sénégalais » commandés par des officiers français ont été la masse des soldats qui ont conquis par les armes « l’empire colonial français d’Afrique » ?
Il y a pas pire humiliation que Blaise Diagne ait recruté des « tirailleurs » africains pour les soi-disant « droits des évolués des 4 communes« , que L. S. Senghor ait pu proclamer que « l’émotion est nègre et la raison hellène« , que Wade ait pu être le seul président africain à se rendre à Benghazi pour trahir Kadhafi et l’UA, que Macky ait pu dire que » les tirailleurs sénégalais avaient des desserts…il faut tout donner aux français ».
Heureusement que nous autres Sénégalais pouvons aussi comptabiliser des hommes et des femmes qui ont incarné l’esprit de résistance contre l’esprit de soumission volontaire à l’oppression coloniale et néocoloniale : El Hadj Oumar, Lat Dior, Mamadou Lamine Dramé, Cheikh Ahmadou Bamba, Malick Sy, le communiste Lamine Arfan Senghor, Ibrahima Sarr, Cheikh Anta Diop, les militants communistes connus ou inconnus du PAI, Moussa Diop Jileen, Ndongo Diagne, Birane Gaye Mbol, Assane Samb, etc, tout comme les Casamançais sont fiers de Aloendiso Basséne, de Sihabélé Diatta, Alin Sitoé Diatta, du MFDC, de sa branche armée Atika, de Victor Diatta, de l’Abbé Augustin Diamancoune, du NON majoritaire en Casamance au référendum de 1958 sur la « communauté française« , etc.
Peut-on continuer à se taire au Sénégal sur cette tragédie fratricide qui voit des populations casamançaises et des soldats de notre armée nationale mourir dans cette sale guerre, la déforestation de l’écosystème environnemental par la guerre et le pillage du bois et des forêts sacrées et classées de la belle Casamance ? Quelle unité peut-on vraiment espérer dans ces conditions entre nous autres Sénégalais et ceux et celles en Casamance qui ne se reconnaissent pas Sénégalais ?
Même si droit au divorce ne signifie pas automatiquement l’obligation de divorcer, il faut rappeler que « Des communistes africains, Lamine Senghor (Sénégal) et Tiémoko Garang Kouyaté (Mali) , qui étaient en relation avec l’Internationale communiste ont défendu cette position. Ils ont prévu que l’indépendance politique formelle que les impérialistes pouvaient concéder ne résoudrait pas le problème de l’unité des différents peuples que les impérialistes ont »forcé au mariage » dans un cadre territorial artificiellement créé après les avoir divisés et encore moins l’unité de tous les peuples d’Afrique. C’est ainsi qu’en ce qui concerne le Sénégal, Tiémoko Garang Kouyaté a lancé un »Appel aux peuples du Sénégal et du Soudan » dans lequel on peut lire : » Nous luttons pour le droit DES PEUPLES du Sénégal à disposer d’eux-mêmes en rendant le Sénégal indépendant de l’empire français et en formant un État national indépendant DES PEUPLES du Sénégal selon LES PRINCIPES FÉDÉRATIFS PAR L’ALLIANCE LIBRE DES PEUPLES LIBRES« . C’est cette position que nous devons mettre de l’avant aujourd’hui, comme la seule position démocratique conséquente, la seule position de lutte contre les frictions nationales, pour une union librement consentie des peuples d’Afrique. Il faut soutenir énergiquement le droit de chacun des peuples »unis » par la force avec d’autres par les impérialistes à disposer de lui-même. Il faut soutenir énergiquement la complète liberté de séparation des nationalités opprimées » (idem).
Il doit être dit clairement que le droit à l’autodétermination de la Casamance est indiscutable sur le plan historique, géographique, démographique, culturel et politique. Ce qui en soi n’est nullement incompatible avec l’objectif de l’unité panafricaine des peuples libres.
C’est ce que nous expliquons en ces termes lors de notre hommage à feu l’Abbe Diamancoune le 15 janvier 2007 : « Aux panafricanistes qui prétextent « l’intangibilité des frontières » nées de « la balkanisation de l’Afrique » par le charcutage colonial qui a, à la fois, séparé et uni les peuples africains sans leur demander leur avis pour les besoins prédateurs du partage colonial de l’Afrique, Diamancoune Senghor répondait à juste titre : « Laissez les partir, ces Casamançais, pour mieux se retrouver peut-être avec le temps dans une situation plus claire, plus naturelle et plus équilibrée » (Ferñent N°65 de novembre 1990 qui cite Xarébi N°30, p.4).
Le traitement colonial et néocolonial de la question nationale casamançaise est non seulement une faillite politique, économique et militaire, mais montre aussi à suffisance que les Casamançais(e)s sont des « Sénégalais entièrement à part » pour les régimes PS et libéraux semi-coloniaux qui se sont succédé jusqu’ici.
L’évolution nouvelle est l’avènement progressif d’une alternative patriotique, panafricaine qui envisage une discussion franche avec le MFDC dont le premier acte ne peut être que d’abord stopper la guerre et les tentatives de corruption en vue de diviser pour mieux régner, ensuite l’abrogation sans aucune condition des mandats d’arrêts contre les dirigeants intérieurs et extérieurs du MFDC. Il est clair que ces préalables sont indispensables pour rétablir la confiance.
En cas de blocage dans les éventuelles discussions, la voie pour aller vers la solution de la question casamançaise à ne pas exclure est l’organisation d’un référendum en Casamance co-organisé par l’Etat du Sénégal et le MFDC. Mieux vaut cela que les armes entre frères et sœurs.
Voilà une espérance à ne pas décevoir et qui doit absolument accélérer la prise de conscience populaire et électorale de la nécessité de débarrasser le pays des laquais bourgeois néo coloniaux libéraux et sociaux libéraux sur le chemin de l’union libre des peuples libres d’Afrique.
Fodé Diagne Roland
JUNIOR
La Casamance ne renoncera jamais à ses Droits et Libertés. Nous avons toujours été un peuple libre. Nous sommes un peuple où tout le monde respecte tout le monde. Nous avons des valeurs exemplaires qui fondent notre identité et notre fierté en tant que Casamçais. Ce combat pour la liberté est un devoir patriotique, une lutte qui sera portée par chaque génération jusqu’à l’extinction du soleil.
Vive la Casamance LIBRE!!
catacasa
La paix en Casamance a été sabotée! La guerre a été entretenue pour laisser le conflit s’envenimer et perdurer dans le temps ce qui deviendrait un grand danger pour les pays voisins comme la Gambie et la Guinée Bissau. Du coup c’est facile de les destabiliser, de changer les gouvernants et les remplacer par des marionnettes comme Embalo et Barrow (deux Alpular frère ethnique de Macky Sall). Les wolofs et les Lébous d’ailleurs se réveillent maintenant de leur long sommeil pour affronter ouvertement Macky Sall.
Tombon
Comme le rappelle le sociologue et économiste camerounais Martial Ze Belinga, il y a déjà longtemps que la question de la décolonisation culturelle se pose en en Casamance et en Afrique francophone.
Dès les années 50, Kwame Nkrumah, l’Union africaine, les panafricanistes ont parlé de débaptiser les rues, souligne l’expert. On a parlé de changer les noms des pays, les noms de villes, les noms de peuples. Au Cameroun, ça fait une décennie que le militant André Blaise Essama casse des monuments : la statue du général Leclerc, du général de Gaulle… En 2015, on a fait tomber la statue de Cecil Rhodes en Afrique du Sud… Le Swaziland a été renommé Eswatini en 2018… Il y a aussi tout un débat depuis les années 50 sur l’idée que les Africains doivent d’abord parler leur langue. L’éducation se fait encore en français… Toutes ces questions sont posées de manière épisodique avec des réactions plus ou moins fortes. Ça avance. Dans le domaine de l’éducation, des thèses sont écrites en youruba, en shona, en dogon, en Joola, en Mandingue, en Peul, en Manjaque et Mankagne… Mais le projet de décolonisation a toujours été contrarié pour plusieurs raisons. Les cadres du développement culturel restent dépendants de la coopération, de l’aide. Ça tient à des calculs, à des pressions… C’est une demande qui ne s’est pas concrétisée mais qui ne s’est jamais éteinte. On est sur une tendance qui est irréversible…Vive la Casamance décolonisée.
Anonyme
ATTENTION !!! QUAND ON NOUS JETTE AUTANT DE « fleurs » IL FAUT FAIRE GAFFE !!! Ça ne vous rappelle rien ce genre de discours ? Sadam et l’Irak détruits en moins de six heures… Non ? C’est la fameuse fable de Jean De LAFONTAINE « Le Corbeau et le Renard »… BEWARE LADDS !!! A bon entendeur, salut…
JUNIOR
Rassures toi mon cher.e. Le vrai Casamançais, tu ne peux le tromper qu’une seule fois par abus de gentillesse. Mais une fois averti, il reprendra ce qui lui revient de droit d’une manière ou d’une autre. Nous apprécions le texte à sa juste valeur, mais nous savons ce pourquoi nous nous battons depuis 1982.
Vive la Casamance LIBRE!!
Anonyme
De manière de plus en plus récurrente, les élites de la Verte Casamance évoquent l’état d’abandon de leur Pays. En réalité, ils n‘auront rien, nonobstant ces plaintes fondées, car cet abandon est précisément lié à la mauvaise organisation de l’Etat colonial du Sénégal. Ils sont en effet piégés comme les Sénégalais par l’abominable idéologie de « l’unité nationale » qui n’est en réalité qu’une ruse pour conserver la gestion monopoliste des ressources collectives. Il n’y a aucune unité nationale là-dedans ! C’est, de manière claire et indubitable, un enfumage idéologique d’un minuscule groupe de néocolons et de soi-disant bâtisseurs de la Nation et de Paix qui a parasité la Casamance et aspire toute sa substance productive pour alimenter son train de vie somptuaire.
Ce que les élites de Casamance devraient clairement demander à l’Etat du Sénégal, ce n’est plus de venir réaliser des choses dans leur Pays, mais de leur remettre leur part dans le cadre d’un Etat indépendant ou un Etat fédéral.
Casamance Debout
Le Sénégalais se croit stupidement meilleur aux autres africains. La France vente le Sénégal comme un État de Droit, un exemple de vielle démocratie en Afrique. Tout simplement parce qu’il n’y a jamais eu de coup d’État comme tel. Et les gens y croient naïvement. Sachez que s’il n y a pas encore eu de coup d’État, c’est parce que la France l’a voulu. Il ne faut pas y voir du mérite. Et si ailleurs l’Afrique a connu des coups d’État, C’est parce que la France ou un pays occidental aura tout orchestré. Et des fois avec la complicité des pays qu’on nous présente comme des modèle (Sénégal, Cote d’Ivoire,..). Il suffit d’une simple analyse objective pour se rendre compte que le Sénégal n’est pas un modèle. Car tout pré en Casamance, le Sénégal tue, torture et continue de tuer encore. À l’intérieur, des meurtres impunis ont eu lieu lors des élections, il y a trop de scandale de corruption, et la justice est flagrament au service de l’État et du pouvoir en place. Réveillez-vous et décomplexés vous de la France chers Sénégalais. Vous ne pouvez pas vous développer en détruisant les autres. L’Afrique libre et travailleuse est entrain de vous dépasser.
Fouladou2
Je pense que le Sénégal et la Gambie, les deux gus ne furent, pendant tout ce temps, que les « bras armés » de la Marabunta française qui colonise toute l’Afrique francophone CFA.
En d’autres termes, une analyse scientifiquement menée exige de replacer les actions de ces gangsters dans la logique du système basé sur la spoliation des ressources immenses de la Casamance.
Dans la logique du système capitaliste mondial dont la Marabunta qui nous colonise fut et est un allié objectif et subjectif (le non-développement de l’économie casamançaise piloté par la Marabunta qui nous colonise est une condition nécessaire à l’essor du capital financier mondial, fraction dominante de l’heure du capital mondial). Ainsi et jusqu’à preuve du contraire, le système colonial ne donne aucun signe de « départ de Casamance », bien au contraire, toutes les voix qui revendiquent une quelconque indépendance sont traités de tous les noms d’oiseaux et traînés devant la justice. Moralité de l’histoire: le Grpc et sa section féminine de la PFPC ne peuvent être neutralisés de suite (c’est à dire traduits en justice ou éliminés par un djinn maléfique) sans, au préalable, enclencher qui nous avilit et qui continue à nous avilir et à nous réduire à des moins que rien manipulés par n’importe quel « manœuvrier ». Je suis peiné de voir des Casamançais complices de la destruction de la nation casamançaise lorsqu’ils acceptent de voter et d’élire des traîtres.
Toupane
Je suis un avide lecteur de JdP et je pense que vraiment nos casamanqués de grpc et de collectifs cadres sont des esclaves qui adorent leur maître. Ils n’ont rien appris de la mouvance contre le racisme, la colonisation et l’esclavage avec ses négriers après le meurtre de G. Floyd.
Essamaye Bignona
Qui a écrit: La dictature parfaite aura l’apparence de la démocratie, une prison sans murs dans laquelle les prisonniers ne rêveront jamais de fuir. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au plaisir, les esclaves vont adorer leur esclavage. A méditer !!!!!
G.Boissy
Il serait illusoire d’attendre quoi que ce soit du Sénégal et du régime Macky Sall. Ne croyez surtout pas que ce « peuple » nous considère comme des frères. Pour preuve, je vous invite à lire les commentaires accompagnant les articles sénégalais hostiles à la Casamance et à notre peuple et d’écouter les injures profanées contre nos mères, de nos pères et de nous tous de la Casamance. C’est hallucinant. Il n’y a pas un jour que dieu fait où, du côté sénégalais, on ne parle pas de notre pays de manière haineuse. Évidemment, ces journaux sont à la solde des mafieux, oh! combien nombreux qui éprouvent tous les sentiments de haine, de jalousie et d’intentions malsaines envers la Casamance. Voir sur les routes de Ziguinchor et de Bignona le matériel de guerre est aussi une preuve d’une nouvelle forme d’escalade sciemment entretenue dans l’esprit de ces voyous de la démocratie et de la liberté. Ces gens ne sont pas du tout fréquentables et il est inutile de nous bassiner les oreilles avec l’idée d’un éventuel rapprochement avec le diable. Ils sont tout simplement machiavéliques. La Casamance nous suffit largement.
CasaDiMansa
Bravo, tu as tout dit avec un seul paragraphe! c’est bien écrit et bien expliqué avec une logique imparable! Tout ce que tu as dit le monde entier le sait, mais les plus grands traîtres et lâches ce sont des casamanquais qui connaissent cette réalité mais appuient quand même le Sénégal par haine envers leur propre pays la Casamance. Les casamanquais ont un complexe d’infériorité vis à vis des sénégalais du fait que nous sommes les seuls guerriers redoutables connus comme tel par les colons français et portugais. Ce n’est pas possible une Casamance comme colonie sénégalaise. Ils finiront par fuir un jour du Bon Dieu. Je ne pense pas qu’ils aient une quelconque estime pour nous si ce n’est pas pour voler nos ressources.
Talling Talling
La vie c ds étapes…
La plus douce c l’amour…
La plus dure c la séparation..
La plus pénible c ls adieux…
La plus belle c ls retrouvailles des Casaçais en Casamance
Casamance Debout
Nous nous sommes endormis Casamançais, et nous nous sommes réveillés Sénégalais. La Casamance et la Guinée Conakry, les deux seuls pays de l’AOF qui ont voté NON au référendum de 1958, qui voulait rattacher les colonies à la Communauté française. Alors, la France, pour se venger du NON Casamançais, va tout faire pour mettre la Casamance sous tutelle du Sénégal. Et par là, isoler la Guinée Conakry d’une expansion nationaliste africaine. La France redoutait un nationalisme africain. Elle a peur de perdre ses intérêts en Afrique de l’Ouest et s’allie avec le Diable.
Réveillons-nous. Les dirigeants sénégalais ne servent que les intérêts de la France en Afrique. Et pour ce faire, ils sont prêts à sacrifier les populations de la Casamance, de la Gambie, de la Guinée Bissau, et Bientôt de la Guinée Conakry.
Balla Moussa
LA VERITE EST UNE ET BONNE A DIRE MÊME SI ON DOIT MOURIR. J’ADMIRE LES HOMMES ET FEMMES QUI MALGRE LES TENTATIVES DE CORRUPTION, D’ASSASSINAT, D’EMPRISONNEMENT JURE PAR LA VERITE POUR LA VERITE. RESPECT A MR.DIAGNE. L’AFRIQUE A BESOIN DE VOUS, LES JEUNES ONT BESOIN DE VOS CONSEILS POUR UNE AFRIQUE DE LIBERTE, DE JUSTICE ET DE DEVELOPPEMENT.
Anonyme
Honte à moi après la lecture de F. Diagne. J’assiste impuissant à ce qui ce passe en Casamance. Mon père et mon oncle ont été torturés devant moi et mis en prison pendant deux ans. Ici à Khar Yalla Dakar où je vis je suis perdu comme beaucoup de Casamançais. Nous ne savons pas si nous sommes sénégalais ou casamançais. Or, on ne peut jamais rester assis entre deux chaises, il faut choisir. Soit tu bosses pour le Sénégal ou soit tu bosses en Casamance pour la Casamance. En vérité nous sommes des immigrés. Que ferons-nous de nos vies ici au moment où le Sénégal pompe toujours les richesses naturelles de la Casamance et gaspille l’argent de l’état sans compter. C’est cela le système de la Franc Maçonnerie sénégalaise ? Mais je suis certain d’une chose que le tronc d’arbre dans le fleuve ssénégal ne se tranformera jamais en crocodile.
Tapha
Binationaux vous êtes non. Vous vivez chez le colon qui vous crache sur la figure et vous insulte (papa, maman etc) (….). L’adage dit: si tu ne sais pas là où tu vas, retourne d’où tu viens. Soyez fiers d’être Casamançais.
Anonyme
Fodé ? Fodé Kaba Doumbouya ?
BRUDGE
La vérité finit toujours par triompher. Le mensonge et l’injustice ne sont jamais éternellement.
– Si l’esclavage a été aboli, ce n’est pas parce que les esclaves sont devenus plus forts que leurs maîtres. C’est une injustice qui a finit par se lasser.
– Si les pays colonisés sont devenus « indépendants », ce n’est pas parce qu’ils sont devenus plus fort que les colons. C’est une injustice qui a finit par se lasser.
La Casamance finira par triompher, car le mensonge entretenu par les autorités sénégalaises commence à montrer ses failles de faiblesse. Et partout où la violence est privilégiée, c’est qu’il n y a pas d’argument, et par conséquent pas de vérité.
Il est grand temps de sauver ce qui peut encore être sauvé entre les peuples du Sénégal et de la Casamance. Nos parents ont brandi les arguments historiques. Et les nouvelles générations y ont ajouté la violence inhumaine que nous avons vécue. Nous sommes nés et grandi dans la violence militaire. Nous avons vu nos papas et mamans, tués, torturés, déshabillés, attachés comme des moutons. C’est une utopie de croire que la Casamance finira par devenir sénégalaise.
Vive la Casamance libre!!!
Karantaba
Je retiens le courage politique:
« Il doit être dit clairement que le droit à l’autodétermination de la Casamance est indiscutable sur le plan historique, géographique, démographique, culturel et politique. Ce qui en soi n’est nullement incompatible avec l’objectif de l’unité panafricaine des peuples libres. »
Anonyme
A mon avis ce qui paraît essentiel dans ce texte de mon frère Fodé Diagne. »Nous ne pouvons et ne devons rester indifférents face à ces obstacles coloniaux et néocoloniaux sur le chemin de la réalisation d’une Afrique libre, indépendante et unie. La solution est l’union libre des peuples libres. » Fodé ne se trahit jamais dans ses convictions.
egnabe
Ces élites qui ont pris le pouvoir au Sénégal avec la complicité des français dont ils sont les sofas à l’instar des tirailleurs sénégalais de jadis conduiront le pays à sa perte. Il se démènent comme de beau diables pour soumettre l’Afrique digne à l’appétit vorace de ses ennemies pour simplement jouir des privilèges de l’enrichissement personnel et du droit de protection pour les dérives et autres crimes qu’ils sèment un peu partout en Casamance. Ainsi ils peuvent tuer, torturer et s’adonner à toutes sortes de crimes sans que ‘ONU et les organisations sensées défendre les droits de l’homme ne s’en émeuves. Bénéficiant du statut d’impunité et des soutiens financiers indéfectibles de la France et des structures financières néolibérales qui les arment et les financent sous couvert de programmes de développement bidons, ils espèrent soumettre la Casamance mais c’est peine perdue. Le temps joue pour la Casamance car le mensonge et la méchanceté gratuite ne saurait prospérer pour toujours. Tôt ou tard le jour finira par se lever. En attendant ce jour, résistons à l’imposture par tous les moyens possible chacun à son niveau. Refusons de tout notre être d’être des suppôts du diable et œuvrons pour notre liberté en parôle, en actes et en pensées.
Lamine Lemso Goudiaby
INCROYABLE!!!
Il y aurait donc des intellectuels Sénégalais qui ne soient pas complémentent déconnectés de la réalité casamançaise et qui en plus défendent les intérêts de l’Afrique et pas de la France!!!!
RE INCROYABLE!!! Bravo a ceux qui font vraiment exception dans ce larbinisme ambiant, pro-français et anti-patriotique, dont fait preuve la quasi-totalité de nos soi-disant intellectuels.
Le passage sur la tragédie de la colonisation et des résistances casamançaise est édifiant!
Tapha
Les Casamançais n’ont jamais envahi le Sénégal et commis des crimes contre l’humanité chez eux. Si les Casamançais sont au Sénégal ce n’est ni plus ni moins que le fruit du colonialisme, ils y étaient déjà présents avant 1962 vu qu’ils étaient Français de troisième zone, mais à l’époque ils finissaient dans le cimetière de Bellère à Dakar quand ils osaient manifester comme ce fut le cas de Victor Diatta.
Fodé, votre sortie est pour la justice et la démocratie. Vous venez de donner une leçon d’humanité et de reconnaissance de l’Afrique des peuples. C’est important pour nous les jeunes.
Anonyme
Ce n’est pas tous les Sénégalais qui pensent mauvais de vous frères de Casamance. Fodé Diagne et plusieurs entre nous respectons votre opinion et surtout rend hommage à vos résistants contre la colonisation. Je pense que les propositions de sortie de cette guerre la plus longue en Afrique passe inévitablement par le dialogue et le respect des peuples. Surtout pas par la force des armes.
Bapoulo
Je ne suis pas communiste mais panafricaniste. Votre contribution est intellectuellement honnête. Je suis en phase avec vous parce que votre analyse pertinente se base sur des faits historiques, sociologiques, économiques et politiques. Nous africains devrons être honnêtes envers nous-mêmes et envers les autres. Vive la Casamance indépendante, libre et prospère.