Abbé Kantoussan s’adresse à la jeunesse de Casamance
Le directeur des Œuvres du diocèse de Ziguinchor (sud), l’abbé Kantoussan Samson, a invité, samedi, les jeunes de la Casamance à refuser toute collaboration avec « les fossoyeurs de paix » dans cette région du sud de la Gambie confrontée à plus de 30 ans de conflit armée entre le Sénégal et le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) indépendantiste.
« Ce pays vous appartient. Ou vous vous sauverez avec ce pays ou vous périrez avec ce pays. Soyez donc vigilants et soyez les sentinelles de la paix en Casamance. Refusez de collaborer avec les fossoyeurs de la paix », a-t-il lancé aux jeunes.
Le religieux s’exprimait à l’occasion de la cérémonie d’installation de l’antenne régionale du Réseau national des jeunes pour la paix en Casamance (RENAPEC), un projet initié par la Jeunesse étudiante catholique du Sénégal (JEC), en collaboration avec le Programme gouvernance et paix de l’USAID-/PGP.
L’abbé Kantoussan a appelé les jeunes à dénoncer « les actes des fossoyeurs de la paix ». Il leur a dit qu’ils seraient ainsi « les vrais artisans de la paix » pour leur bonheur personnel et leur épanouissement.
« Le véritable combat pour la paix aujourd’hui, c’est de dénoncer les fossoyeurs de la paix en Casamance. Les fossoyeurs de la paix, sont dans l’armée (…), dans nos écoles. Ils sont dans nos sociétés. Ils sont dans nos ONG. Ils sont partout« , a insisté l’abbé.
Selon lui, si depuis 30 ans, « tous les beaux discours » n’ont abouti à rien de concret, « c’est parce qu’il y a des fossoyeurs qui réfléchissent en même temps que chacun de nous ».
« Dans ce travail ardu de recherche de la paix en Casamance (…), beaucoup travaillent pour leurs propres intérêts au lieu de le faire pour l’intérêt du peuple. Beaucoup font semblant de travailler pour la recherche de la paix, mais en vérité, ils travaillent à activer le conflit pour une raison ou pour une autre », a dénoncé le directeur des Œuvres du diocèse de Ziguinchor.
Selon lui, ces raisons peuvent être d’ordre politique, social, professionnel ou économique. Il a invité les jeunes à être conscients de cela, parce que, a-t-il estimé, « la paix est le bien suprême » qu’ils doivent contribuer à ramener en Casamance.
« C’est pourquoi, lorsque vous rencontrez quelqu’un qui ose un moindre geste en défaveur de la paix, soyez véritablement virulents avec cette personne-la et dénoncez-la », a-t-il dit.
A la suite de l’abbé Kantoussan, Marius Bassène, le chef de cabinet du ministre sénégalais de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion civique, a invité les jeunes à porter ce message au sein des familles.
Balanta Mané