Dans un communiqué dont l’objet est la condamnation des tueries de civils en Casamance, le cercle des intellectuels et universitaires condamnent les tueries de civils pacifiques par l’armée sénégalaise en Casamance.

Le Journal du Pays publie l’intégralité du communiqué:

Objet : condamnation des tueries de civils en Casamance

Depuis les manifestations de milliers de jeunes en Casamance pour réclamer la libération de Ousmane Sonko et pour dénoncer l´injustice du régime de Macky Sall, les forces de répression, de maintien du « désordre » ont une fois de plus tiré à balles réelles sur des jeunes manifestants à Bignona et à Diaobé. À Ziguinchor et à Sédhiou, des casamançais ont aussi subi la répression.

Nous relevons une particularité en Casamance dans la vague de répression : au Nord, les forces du désordre et leur milices APR bastonnent les manifestants et tirent des lacrymogènes, tandis qu´en Casamance, on est tellement habitué à la militarisation que ce sont des balles réelles qui ont fauché les quatre innocentes âmes à Bignona et à Diaobé.

Le MFDC dénonce la répression aveugle et paniquée qui s´abat actuellement sur les jeunes manifestants casamançais dont le seul tort est d´avoir naturellement exprimé leur soutien au leader du PASTEF, Ousmane Sonko, leur frère objet de cabale politique.

Ces tueries qui resteront, comme toujours impunies, interviennent dans la foulée des bombardements lors des deux dernières semaines contre les positions de l´aile armée du MFDC, comme pour, vu le timing, établir un lien entre l´escalade de la violence en Casamance et le déroulement du complot hideux et idiot du régime de Macky Sall visant à éliminer un adversaire politique.

Autant l´armée de Macky Sall réprime son peuple, autant il fait la guerre en Casamance depuis des décennies. Les peuples du Sénégal et de la Casamance ont le même sort. Par conséquent les forces de la sous-région doivent œuvrer à mettre hors d´état de nuire un Etat devenu comploteur et crapuleux.

Dans cette perspective, le MFDC rappelle qu´il est né en mars 1947 avant la naissance du Sénégal indépendant et des partis qui y ont présidé. Les soubresauts politiques actuellement en cours sont englobés dans l’antériorité des 40 ans de conflit autour de la question de la Casamance.

Ce n´est donc pas en demandant aux combattants du MFDC de rendre les armes, donc de se rendre, de capituler après 40 ans de lutte qu´on trouvera une solution politique. Au contraire, c´est en posant la problématique à trois dimensions, politico-juridique, socioéconomique, socioculturelle que, à la faveur d´une médiation étatique, nous trouverons une solution formalisée dans un texte d´accord et dans laquelle nul ne perdrait la face.

Vive la résistance et la souveraineté des peuples du Gabou !
A bas l´Etat comploteur et néocolonial du Sénégal !

Fait en Europe le 08-03-2021
Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC