Mali : Les populations accusent l’armée française de tuer six jeunes chasseurs civils
Six jeunes ont été tués jeudi dans le nord-est du Mali dans une frappe, décrite par la force française Barkhane comme visant des djihadistes alors que les populations locales parlent de simples chasseurs tués alors qu’ils traquaient le gibier.
Six jeunes de Talataye, située entre Gao et Ménaka, dans la région frontalière du Niger, ont été enterrés jeudi après avoir été frappés depuis les airs, ont rapporté successivement trois notables, représentants des populations de la région.
Ces derniers ont tous décrit les jeunes comme des chasseurs partis à moto. La force anti-djihadiste française Barkhane a de son côté publié dans la soirée un communiqué relatant une toute autre version de ce qui semble être le même évènement.
Le 3 janvier 2021, la force française Barkhane traquait des « jihadistes » appartenant à la katiba Serma. Certains d’entre eux, armés, ont été vus ce jour-là près du village peul de Bounti. Mais des habitants rassemblés pour une noce ont été tués par la frappe française.
Le 3 janvier 2021, vers 15 heures, deux avions de guerre de type Mirage 2 000 de la force française Barkhane ont frappé un rassemblement « d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée». L’association culturelle peule Tabital Pulaaku et plusieurs autres ont affirmé que les bombes, ce jour-là, ont explosé dans la foule d’un mariage, tuant de nombreux civils.
Saliou Cissé