Guinée-Bissau : Scandale des passeports diplomatiques vendus à Paris pour 200 000 euros ou 130 millions de CFA
Le journal français Libération a publié des documents attribués à plusieurs personnes qui affirment avoir acheté des passeports diplomatiques bissau-guinéens à Paris.
Plusieurs citoyens français et d’autres nationalités ont obtenu à Paris un « passeport diplomatique » les identifiant comme conseillers de la Guinée-Bissau à l’UNESCO, pour lequel ils ont payé entre 50 000 et 200 000 euros, rapporte le journal Libération du mercredi 9 juin.
Le journal français a publié des photographies de documents attribués à plusieurs personnes qui ont payé entre 50 000 et 200 000 euros équivalant à 130 millions de francs CFA pour obtenir la fausse déclaration, le paiement étant effectué en tant que « don » au pays et passant par une organisation non gouvernementale.
« Ils s’appellent Kamel, Luc, Fouad, Rubens, Serkan, Mohamed ou Gilles. Français pour la plupart, l’un est Turc, l’autre Camerounais, mais tous vivent en France. Economiste, chef d’entreprise, consultant ou conseiller immobilier, ces heureux privilégiés disposent curieusement d’un passeport diplomatique » écrit le journal.
Ces passeports permettent aux personnes de voyager sans être contrôlées dans les aéroports, et de déplacer d’importantes sommes d’argent au sein de l’Union européenne sans justification. Cependant, sans être déclarés aux autorités françaises, ces documents ne permettaient pas de bénéficier de l’immunité diplomatique.
Le processus a été facilité par un homme d’affaires installé près des Champs Elysées, par l’intermédiaire d' »un proche du fils d’un ancien président » de Guinée-Bissau, qui n’a pas été identifié, qui lui ouvrirait les portes du ministère des affaires étrangères à Bissau.
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a confirmé au journal qu’aucun des noms cités dans l’enquête n’était accrédité auprès de cette institution en tant que membre de la délégation de Guinée-Bissau.
L’ambassade de Guinée-Bissau à Paris a démenti les faits et a déclaré qu' »un passeport ne s’achète pas ».
ARDiallo