Casamance : Des réfugiés casamançais en Guinée Bissau racontent l’horreur de ce qu’ils ont vécu
Désemparés d’avoir abandonné leur maison, culpabilisés d’avoir perdu des membres de leur famille dans leur fuite, horrifiés par les images de mort qui passent en boucle dans leur tête, les Casamançais réfugiés en Guinée Bissau voisine évoquent les violences dont ils ont été victimes de la part de l’armée sénégalaise, qu’ils accusent de nettoyage ethnique.
Ils refusent de croire en la chute des bases des combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) qui les ont aidés à sortir en sécurité de l’enfer.
Vêtue d’un pagne vert et coiffée d’un foulard jaune, les pieds nus, assise par terre, Thérèse se retrouve seule car les bombardements dans la commune de Nyassia ont non seulement détruit sa maison à Kouring mais également pulvérisé sa famille.
« J’habitais avec mes deux filles. Quand les obus ont commencé à pleuvoir sur notre demeure, paniquées, elles ont fui dans l’obscurité et je ne les ai pas retrouvées« , explique cette femme de 45 ans et très pieuse.
Thérèse s’est ensuite jointe à l’afflux de réfugiés. « J’ai rencontré des amis qui fuyaient et je les ai suivis« , raconte-t-elle.
Sur la route, « j’ai vu des personnes blessées par les explosions, et d’autres putréfiés », poursuit-elle. Elle arrête des réfugiés pour leur dire son histoire, mais personne n’y prête attention car chacun vit avec son propre malheur.
« J’ai perdu mes filles, comment pourrais-je les retrouver dans ce chaos? Le Seigneur viendra à notre secours« , marmonne-t-elle.
Le président Macky Sall a lancé il y a 22 jours une offensive militaire contre les indépendantistes de la Casamance, qui a déjà fait depuis 1982 des dizaines de milliers de morts et poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir vers la Gambie et vers la Guinée Bissau.
Une « crise humanitaire à grande échelle » est en train de se développer à la frontière Bissau-Guinéenne, s’est alarmée dimanche un humanitaire européen. D’après lui, près de 4000 personnes ont traversé la frontière de Guinée Bissau ce mois de juin.
« C’est la terreur« , lâche Malamine 29 ans qui a réussi à fuir mais a perdu son père et sa mère dans les mêmes conditions de bombardement en 2018.
Selon lui, malheur aux jeunes Casamançais qui tombent aux mains des soldats sénégalais. Ils le paient cher. « Ils vous demandent, l’arme pointée sur vous, si vous appartenez à l’armée de libération de la Casamance. A la moindre hésitation, vous êtes morts. Ils vous abattent sur-le-champ et laissent le corps dans une piste« , assure-t-il la peur au ventre.
Dire que vous êtes un civil ne vous tire pas pour autant d’affaires. « Ils vous battent, parfois à mort, ou ils vous emmènent vers une destination inconnue et je doute qu’on en revienne vivant« , ajoute-t-il.
Pour les réfugiés, passé le bref moment de soulagement d’avoir évité la mort, c’est la culpabilité qui l’emporte, accentuée par l’incertitude sur le sort d’êtres chers qu’on a abandonnés.
A 89 ans, Jean Baptiste raconte avoir échappé à la mort. « Malade que je suis, ma fille m’a porté au dos et m’a mis à l’abri. Elle m’a sauvé la vie ».
Samsidine Badji (SAM)
Zeus
La rudesse de leurs paroles et de leurs cris vient réveiller en nous des ressources qui peut-être ont été enfouies dans nos embourgeoisements, nos sécurités, nos peurs et nos nombrilismes, comme son palmier la Casamance fleurira ! Vive la Casamance libre et indépendante.
Awagna2000
Il y a de la souffrance, de la violence, mais ce n’est pas pour cela qu’on me volera mon combat et mon espérance de libération totale de la Casamance.
Tapha
Remercions d’abord les bissauguinéens pour accueillir dignement nos parents réfugiés
Anonyme
Triste, le sort des casamançais n’intéresse pas les sénégalais, seuls les casamançais peuvent s’en sortir. Le but du sénégal est de chasser tous et s’installer dans la riche casamance.
Kolda Nafoure
Macky Sall, son armée et son gouvernement sont tellement lâches et fourbes qu’ils usent que les mensonges, fourberies, manipulations, vices, tricheries, bassesses que nous trouvons dans aucun peuple au monde, je dis bien aucun. Que tout homme ou femme politique qui accepte l’argent sale sénégalais (corruption) pour aider le Sénégal à perdurer sa domination en Casamance, qu’ils sachent que leur mains sont tâchées de sang, que l’argent leur portera un malheur absolu dans votre propre famille. notez le
Safi
Je suis fière me m’associer aux jeunes de Ziguinchor dans leurs efforts pour apporter aux besoins urgents des réfugiés.