Sénégal: Human Rights Watch s’indigne de la gravité des abus sexuels
Un élève de 19 ans a été placé en détention par la police et accusé de viol sur une fille âgée de 15 ans, élève dans la même école. L’accusé aurait diffusé une vidéo du viol, largement relayée sur WhatsApp et d’autres réseaux sociaux. Cette affaire très médiatisée a suscité des messages condamnant le viol et l’accusé, mais aussi des tentatives de calomnie et de discrédit du récit du viol fait par la survivante.
Le viol, l’exploitation sexuelle et les abus sexuels d’élèves constituent un problème très grave dans le milieu scolaire sénégalais. Pourtant, ce sujet reste tabou et les abus peu dénoncés. Les cas comme celui de Louise ne sont que la pointe de l’iceberg : des filles sont régulièrement victimes d’abus de la part d’enseignants ou d’autres élèves. Le public ne connaît que les affaires les plus flagrantes. Il faut beaucoup de courage aux filles et aux familles pour briser les tabous et le silence, signaler un abus et faire face à la stigmatisation et à l’isolement social associés.
En 2018, Human Rights Watch a constaté qu’au Sénégal, les filles sont confrontées à des niveaux élevés de violence sexuelle et sexiste, notamment d’exploitation sexuelle, de harcèlement et d’abus, de la part d’enseignants et autres responsables scolaires. Des élèves ont également violé et abusé sexuellement d’autres élèves. La plupart de ces cas ne sont pas signalés et les auteurs restent souvent impunis.
Cathy Manga