France : Le FLNC menace d’un retour aux armes
Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), créé le 9 juillet 2012, qui a revendiqué l’année dernière des dizaines d’attentats contre des résidences secondaires et des enseignes de la grande distribution, se dit prêt, mardi 4 juin, à reprendre les armes, au moment où le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, est en visite dans l’île.
« Nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux », annonce l’organisation dans un communiqué de 6 pages envoyé à la rédaction de France Bleu RCFM (Radio Corse Frequenza Mora) en dénonçant « l’attitude ultra jacobine de la France ».
Ce communiqué affirme que « la situation éminemment grave de la Corse » amène le FLNC « à prendre position ». « Jamais, souligne-t-il, nous n’avons connu un tel chaos » sur le plan économique, social, de la violence, de la drogue, etc. Le FLNC affirme que que les élus traditionnels, « pour la plupart spectateurs ou complices […] ont créé cette situation en partenariat avec l’Etat français en instaurant le clientélisme, le népotisme et la concussion comme socle de leur pouvoir politique ». La France, qui « nie ses responsabilités dans ce chaos », reste selon les indépendantistes « un état colonisateur ».
Ces derniers lancent un avertissement : « Soit l’état français prend la mesure de l’effet désastreux de sa gestion de la Corse depuis deux siècles et demi soit il poursuit son rôle actif dans la destruction de notre peuple. Dans ce cas, nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux. »
« Nous ne nous laisserons jamais impressionner par les menaces », a réagi Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, soulignant que ce communiqué mérite d’être « analysé ». « Il n’y aura pas la moindre négociation sous le diktat des menaces et des bombes », a-t-il ajouté. La veille, il avait appelé les Corses, « premières victimes des violences », et leurs élus, « à se mobiliser » dans la « lutte contre les mafias ».
Le Monde