Mali / Azawad : Violents combats et des bilans contradictoires
Deux soldats maliens ont été blessés et dix hommes tués dans les rangs de la rébellion touareg du MNLA au cours de combats mercredi dans une localité sur la route de Kidal, dans le nord du Mali, a affirmé l’armée malienne, un bilan récusé par les rebelles.
Dans les rangs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), nous avons dénombré dix morts et avons fait 28 prisonniers. De notre côté, on n’a déploré aucun mort au cours de ces combats dans la zone d’Anefis, a déclaré le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga. Sur la télévision publique ORTM, le colonel Didier Dacko, chef des opérations militaires de l’armée malienne dans le Nord, a affirmé que l’armée a enregistré deux blessés, dont un touché au cou par balle. Anefis est complètement sous notre protection, a-t-il précisé. Le MNLA, qui occupe la ville de Kidal, à une centaine de km au nord, a reconnu avoir quitté Anefis, évoquant un retrait stratégique, mais a contesté le bilan fait par l’armée. Pour éviter que les populations civiles ne soient touchées, on a fait un retrait stratégique en dehors de la ville pour préparer notre contre-offensive, a affirmé le porte-parole du mouvement, Mossa Ag Attaher, depuis Ouagadougou.
Pour le moment on a enregistré, pour un bilan très provisoire, un mort et trois blessés de notre côté et on a explosé plusieurs véhicules maliens avec des militaires à l’intérieur. Il y a une douzaine de Maliens qui ont été faits prisonniers, a-t-il ajouté. L’armée malienne, qui a attaqué nos positions à Anefis, a utilisé des armes lourdes. Ils s’en sont délibérément pris aux populations civiles en bombardant la ville. Il y a beaucoup de maisons qui ont été détruites par les obus et les mortiers lancés par l’armée malienne, a accusé M. Attaher. Selon des sources militaires maliennes, du MNLA et une source militaire régionale, les affrontements ont opposé des soldats maliens aux combattants de la rébellion touareg à Anefis, localité située au sud de Kidal et à 200 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région. On est entré à Anefis. Des éléments armés ont tiré sur nous et nous avons riposté pendant deux heures de temps. Ils ont préféré laisser les lieux. On n’a pas encore fait le point (complet) de la situation, a expliqué le colonel Dacko sur l’ORTM. Mais pour le moment, on a compté quatre véhicules récupérés, un véhicule détruit. (…)
De notre côté, pas de matériel détruit, a-t-il précisé. Selon le lieutenant-colonel Maïga, les forces maliennes continuent leur progression en direction de Kidal. Mais je ne peux pas confirmer qu’elles prendront Kidal aujourd’hui, a-t-il ajouté. Une source sécuritaire régionale jointe par l’AFP mercredi en début d’après-midi a indiqué qu’un bataillon de l’armée malienne était à environ 35 km de Kidal. Des éléments du MNLA ont fui la ville, a soutenu la même source. Le bataillon est commandé par le colonel El Hadj Ag Gamou, un Touareg resté loyal à l’armée malienne. Le MNLA occupe Kidal depuis le départ des islamistes armés, chassés fin janvier par l’intervention militaire française. Depuis, il refuse la présence de l’armée et de l’administration maliennes dans la ville, compromettant la tenue dans tout le pays du premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet. Environ 200 soldats français restent stationnés à l’aéroport de Kidal.
Saliou Cissé