Après une semaine du déclenchement des hostilités engagées par Macky Sall et de son armée le 13 mars 2022 au nord de la Casamance, les troupes sénégalaises et leur artillerie ont quasiment évacué précipitamment les villages de Toukara et de Lefeu pour s’installer depuis hier dimanche à Tanding au nord de Sindian.

Repli stratégique ou débâcle militaire? Dans tous les cas, Macky Sall et les faucons de son armée vont devoir faire passer la pilule à une opinion publique sénégalaise chauffée à blanc pendant 8 jours.

Depuis lundi 14 mars, la DIRPA, l’organe de communication de l’armée sénégalaise a renoncé à tout point de presse ou communiqué alors que la presse sénégalaise a par ailleurs cessé de débiter à un rythme de métronome les avancées sur le terrain des militaires sénégalais.

Dimanche, un haut gradé de l’armée a avoué dans une correspondance que l’armée renonçait à déloger les séparatistes du nord de la Casamance requalifiant l’effort de guerre de Macky Sall en Casamance de « stratégie défensive« . C’est décidément le chant du cygne d’une armée sénégalaise qui va devoir changer son fusil d’épaule.

Pour l’expert casamançais de stratégie militaire, Dominique Coly : « La situation dans la zone d’opérations est extrêmement difficile. La logistique est défaillante et les soldats sénégalais sont obligés de se mettre en phase de regroupement, utilisant ensemble leurs réserves qui fondent, faute de ravitaillement, et le matériel d’artillerie est très lourd à déplacer pour infliger des frappes de représailles tout en se méfiant d’être de nouveau encerclé. »

Depuis jeudi 17 mars 2022, l’agression des troupes sénégalaises a complètement changé de nature, comme l’illustre la perte de plus de 50 soldats.

Pour justifier cette débâcle, un sous-officier de l’armée sénégalaise évoque un « soutien minimal de la part de l’Etat-Major« , avant de repréciser avec cet appel désabusé: « En fait nous sommes seuls« .

En attendant, les indépendantistes des combattants Attika du MFDC, très mobiles et à l’aise sur le terrain, continuent leur stratégie d’harcèlement dans toute la Casamance. Leur puissance de feu destructive a obligé les troupes sénégalaises de se replier rapidement craignant le bain de sang d’un nouvel encerclement.

Samsidine Badji (SAM)