Sud-Soudan : Juba nie toute implication dans l’explosion d’un oléduc
L’armée sud-soudanaise a nié vendredi toute implication dans l’explosion mercredi d’un oléoduc dans la région d’Abyei que le Soudan du Sud et le Soudan se disputent.
L’armée soudanaise a affirmé jeudi que des rebelles soutenus par le Soudan du Sud avaient mené l’attaque.
« C’est un mensonge éhonté, fabriqué de toute pièce, » a affirmé le porte-parole adjoint de l’armée sud-soudanaise, Malaak Ayuen.
Il a assuré n’avoir aucune autre information sur l’explosion que celles données par les médias, car l’armée sud-soudanaise ne se trouvait à ce moment là ni à Abyei, ni près des champs pétroliers voisins de Heglig.
« Nous ne soutenons aucune force rebelle et nous n’avons aucun soldat dans ces régions de Abyei ou Heglig, car nous avons replié nos forces conformément aux accords que nous avons signés » avec le Soudan, a-t-il ajouté.
Le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), principale formation rebelle du Darfour (ouest du Soudan) et nommément accusé par Khartoum d’avoir fait exploser l’oléoduc, avait déjà nié toute implication dans cette attaque.
Le président soudanais Omar el-Béchir avait ordonné samedi dernier le blocage du transit du pétrole sud-soudanais par les infrastructures soudanaises, reprochant au Soudan du Sud de soutenir des rebelles sur le territoire soudanais.
Le lendemain, Khartoum avait annoncé qu’il renonçait à appliquer une série d’accords avec le Soudan du Sud sur la sécurité et le pétrole, tout en assurant être prêt à revenir sur sa décision si Juba cessait de soutenir les rebelles.
Le gouvernement sud-soudanais a toujours démenti tout soutien aux rebelles, ses anciens alliés pendant la guerre civile (1983-2005) ayant abouti à la partition du Soudan en juillet 2011, et accuse en retour Khartoum de soutenir des rebelles au Soudan du Sud.
Juba a hérité de 75% des réserves de pétrole lors de la partition du Soudan mais dépend encore des infrastructures soudanaises pour exporter le brut.
Après des mois d’affrontements intermittents, le Soudan et le Soudan du Sud avaient signé début mars neuf accords destinés à normaliser leurs relations, avec l’établissement notamment d’une zone tampon à la frontière.
Les autres accords portaient sur la circulation des personnes et des biens et sur la reprise du transit de pétrole.Juba était allée jusqu’à stopper sa production de brut début 2012 parce que Khartoum, faute d’accord sur le montant de la redevance de transit à payer par le Sud, prélevait du pétrole lors du passage dans ses oléoducs.
Saliou Cissé