Guinée-Bissau : Quatre mois après la tentative de coup d’État, des dizaines de personnes toujours en détention sans jugement
La Ligue guinéenne des droits de l’homme affirme que de nombreuses personnes sont en mauvaise santé et que les familles attendent toujours un procès équitable.
Quatre mois après la tentative de coup d’État présumée du 1er février en Guinée-Bissau, des dizaines de militaires et de civils arrêtés dans les jours suivants sont toujours en détention et sans procès.
Ils seraient accusés d’avoir participé à l’acte qui a fait 11 morts au siège du gouvernement, où le Président de la République dirigeait une réunion du Conseil des ministres.
Pendant ce temps, face au silence des autorités, la Ligue guinéenne des droits de l’homme (LGDH) et les avocats des détenus se plaignent des restrictions d’accès aux détenus, ainsi que de l’obstruction des décisions judiciaires.
Bubacar Turé, le vice-président de la LGDH a déclaré que les détenus se trouvent dans une situation précaire, d’un point de vue humanitaire, selon les informations recueillies auprès des membres des familles et des avocats.
« La quasi-totalité d’entre eux ont besoin d’une assistance médicale et de médicaments urgents. En fait, la plupart des détenus du deuxième commissariat ont déjà été admis à l’hôpital national « Simão Mendes » en raison des mauvaises conditions de détention. Selon les informations qui nous parviennent, ceux qui se trouvent au centre de détention de la base aérienne de Bissau n’ont même pas accès au soleil et sont très malades », a-t-il déclaré.
Pour Bubacar Turé, cette attitude du gouvernement et de l’Etat-major des forces armées représente un affront à l’Etat de droit et à la sécurité juridique en Guinée-Bissau.
Balanta Mané