France: La militante anti-raciste Rokhaya Diallo porte plainte après un tweet appelant à la violer
La militante antiraciste a indiqué lundi qu’elle allait déposer une plainte contre l’auteur du tweet appelant à la violer. La semaine dernière, la ministre italo-congolaise Cécile Kyenge avait, elle aussi, été victime d’un appel similaire.
C’est un dérapage de plus sur Twitter, un dérapage de trop. L’auteure et militante anti-raciste Rokhaya Diallo, visée par un appel au viol sur Twitter dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin, a annoncé lundi qu’elle allait porter plainte pour démasquer l’auteur du message.
« Il faut violer cette conne de Rokhaya comme ça fini le racisme… », a ainsi posté sur le site de microblogging un certain @flnm93 dont le compte est désormais fermé.
« Je reçois régulièrement des insultes racistes et je ne réagis pas. Mais là, je ne peux pas laisser passer la symbolique du viol, a-t-elle dit à l’AFP. Une barre est franchie. »
L’auteure de « Racisme mode d’emploi », qui est également chroniqueuse radio et télé, a saisi un avocat, Me Kevin Grossmann, pour qu’il formule une plainte. « Il est important de réagir pour couper court au sentiment d’impunité sur les réseaux sociaux », a-t-elle expliqué.
Co-fondatrice de l’association Les Indivisibles en 2007, elle organise notamment la cérémonie parodique des « Y’a bon Awards » pour dénoncer des propos racistes tenus dans l’espace public.
De nombreux messages de soutien ont afflué lundi sur son compte Twitter, notamment du politologue Pascal Boniface ou du secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent.
La ministre italienne Kyenge victime d’un dérapage similaire
Cette attaque contre Rokhaya Diallo intervient alors qu’une élue italienne du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord a suscité l’indignation en appelant, le 13 juin, à violer la ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge.
Après avoir lu un article du site italien « Tous les crimes des immigrés » qui dénonçait une tentative de viol présumée de deux Roumaines par un Africain à Gênes, Dolores Valandro, une conseillère d’arrondissement de Padoue (nord de l’Italie), a publié sur Facebook la photo de la ministre de l’Intégration, l’Italo-Congolaise Cécile Kyenge. En lettres majuscules, un texte accompagnait la photo : « Pourquoi personne ne la viole jamais, pour qu’elle puisse comprendre ce que ressent la victime de ce crime horrible ? C’est une honte ! »
Face à la polémique suscitée par ses propos, l’élue avait ensuite présenté ses excuses.
Ibou Camara / F24