Ecosse : Le boulevard de l’indépendance grandement ouvert
Les conséquences politiques de la démission du Premier ministre Boris Johnson « BoJo », dépassent largement les murs du palais de Westminster. En juin dernier, lors des élections législatives, les Ecossais avaient pu renouveler leur confiance envers Nicola Sturgeon et son parti, le Scottish National Party (SNP), laissant présager un retour du débat sur l’indépendance de l’Écosse. Car oui, l’organisation d’un nouveau vote sur l’autodétermination de l’Écosse constitue la priorité politique de la First Minister of Scotland [Premier ministre écossais].
Arrivée au pouvoir en 2014 après l’échec de la première consultation, Nicola Sturgeon, militante depuis ses 15 ans, a brillamment assuré la survie du SNP et maintenu la question de l’indépendance tout en haut des priorités des Écossais. Malgré l’échec amer du référendum de 2014 (55 % de « non »), qui avait conduit le First Minister de l’époque, Alex Salmonds, à la démission, le SNP demeure dominant à Holyrood – le Parlement écossais. De fait, la question de l’indépendance connaît un retour important après le vote sur le Brexit. Profondément européens, les Écossais avaient voté massivement pour le « remain » (62%) et se retrouvaient, dès lors, isolés au sein du Royaume-Uni dont le reste avait voté à majorité pour le Brexit.
Les élections de 2021 – où le SNP a obtenu 64 sièges sur 129 – ont été interprétées par la cheffe du SNP comme un véritable plébiscite pour un nouveau référendum. Forte de cette victoire, la First Minister en a directement profité pour réaffirmer sa volonté d’organiser un nouveau scrutin sur l’émancipation de la nation écossaise.
La démission de Boris Johnson marque donc un véritable tournant tant le Premier ministre britannique affichait une opposition pugnace à l’idée de l’organisation d’un nouvel appel au peuple Ecossais.
Cathy Manga