Union Européenne : Corruption au cœur du Parlement européen, plusieurs arrestations.
La vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili est inculpée et écrouée pour corruption et blanchiment d’argent dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de versements par le Qatar.
Cette nouvelle sème le trouble dans les rangs de l’institution, alors qu’une semaine décisive sur plusieurs dossiers européens s’ouvre à Strasbourg et Bruxelles.
“L’annonce a provoqué un ‘tremblement de terre sur la scène politique européenne, avec le Parlement européen au cœur du problème”, écrit le quotidien grec Efsyn. Révélées par les journaux belges Knack et Le Soir, “plus d’une quinzaine de perquisitions ont été menées par les agents de l’Office central [belge] pour la répression de la corruption” vendredi dernier à Bruxelles.
Une enquête “visant des responsables soupçonnés de corruption au profit d’un Etat du Golfe a fortement secoué le Parlement européen”, indiquait samedi Le Monde qui mentionne désormais expressément le Qatar. Car parmi les personnes interpellées figure l’eurodéputée grecque Eva Kaïlí, membre du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) et vice-présidente de l’institution. “La sociale-démocrate grecque est la personne la plus haut placée impliquée dans l’affaire”, note El País.
Au micro de France Inter, Pierre Haski relate qu’une “opération pare-feu a été déclenchée” compte tenu du retentissement de l’affaire. La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a décidé “de suspendre avec effet immédiat tous les pouvoirs, devoirs et tâches qui ont été délégués à Eva Kaïlí en sa qualité de vice-présidente du Parlement européen”, a annoncé un porte-parole de la Maltaise cité par La Libre. Le Pasok, le parti socialiste grec, a décidé d’exclure la députée tandis que l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent a annoncé avoir gelé tous ses avoirs. L’“ancienne présentatrice de télévision […] était vue comme une étoile montante du parti” en Grèce, indique Le Parisien.
Ibou Camara