Le Sénégal est au bord de la guerre civile. Hier dimanche, la tension est encore très vive après les affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants civiles qui ont fait 21 morts depuis jeudi.

Douze nouvelles personnes ont été tuées de vendredi à dimanche au Sénégal dans des heurts entre la police et des partisans du chef de l’opposant Ousmane Sonko, président du Pastef, condamné jeudi à deux ans de prison, ce qui porte à 21 le nombre de morts depuis jeudi rapportent les autorités sanitaires.

Des heurts ont opposé depuis jeudi des groupes de jeunes manifestants très mobiles aux forces de l’ordre à Dakar, dans la banlieue de la capitale et dans le reste du pays, notamment en Casamance. De nombreux biens publics et privés ont été saccagés, les maisons des membres du gouvernement et du parti de Macky Sall, des banques, des essenceries, des magasins Auchan et des entreprises françaises. Des pneus brûlés et cailloux jonchaient la chaussée de plusieurs rues encore dimanche dans les différentes villes.

Plusieurs banques ont été attaquées particulièrement dans la banlieue où les manifestations ont atteint leur paroxysme les deux premiers jours avec une rare violence après l’apparition de miliciens armés, couverts par les autorités, qui sans distinction tirent sur les jeunes manifestants avec les armes automatiques. Une guerre civile est à craindre avertissent les experts.

La Banque Of Africa (BOA), Ecobank, Banque Atlantique, Bank De Dakar (BDK de Keur Massar), SGBS de Pikine (Société Générale), UBA et le site de cofina Pikine, CBI International Bank, la Banque Islamique du Sénégal (BIS), ORABANK de Soprim, la Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE) et UBA, la Société Générale, CBI International Bank, la CBAO ont été dévalisées et détruites.

Des gendarmeries et des commissariats de police ont été incendiés et des armes et des munitions emportées par les jeunes manifestants voulant en découdre avec les nervis armés par le pouvoir.

Dans un message publié par un « gouvernement des manifestants », l’accès de la capitale Dakar sera paralysé du lundi au vendredi et les élèves sont priés de rester à la maison.

Des milliers de Sénégalais de la diaspora en France ont manifesté au cœur de Paris, au pied de la Tour Eiffel aux cris de « Macky Sall dictateur ! ».

Saliou Cissé