Etats-Unis / Egypte: Washington prudemment encouragé par le calendrier électoral
Les Etats-Unis sont prudemment encouragés par le calendrier électoral en Egypte après l’annonce par les autorités du pays de la tenue de législatives au plus tard début 2014, a indiqué mardi le porte-parole de la Maison Blanche.
Nous n’allons pas imposer de dates. Nous sommes prudemment encouragés par (…) un projet potentiel d’avancer vers un processus démocratique et des élections, à la fois législatives et présidentielle, a déclaré Jay Carney au cours d’un point de presse.
Nous appelons toutes les parties à s’engager dans un dialogue sur ce processus et à ne pas (…) refuser d’y participer, a-t-il ajouté.
Le département d’Etat a lui aussi appelé les Frères musulmans, partisans du président déchu Mohamed Morsi, à prendre part à cette transition, pourtant déjà contestée par un de leurs responsables.
Nous savons que ça ne va pas être un processus facile, mais c’est ce que nous allons continuer à encourager, a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.
Le président Barack Obama a appelé mardi plusieurs dirigeants dans la région pour leur demander d’user de leur influence en Egypte pour presser chaque partie à renoncer à la violence et à revenir à une gouvernement démocratique. Il a notamment appelé en ce sens le nouvel émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et le prince héritier d’Abou Dhabi, cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane.
Le président par intérim, Adly Mansour, a décrété dans la nuit de lundi à mardi que l’organisation des élections législatives serait lancée avant la fin de l’année. La déclaration constitutionnelle prévoit le lancement de l’organisation des législatives avant fin 2013 et sa fin avant début février 2014. Une présidentielle sera ensuite annoncée.
Avant cela, une nouvelle Constitution sera soumise à référendum.
Mais ce plan de transition a déjà été rejeté par la principale coalition de l’opposition laïque, les Frères musulmans et le groupe Tamarrod.
Le Front de salut national (FSN), coalition laïque dirigée par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei jusqu’à sa nomination comme vice-président chargé des relations internationales dans le nouveau gouvernement, a exigé que la déclaration constitutionnelle soit amendée, se plaignant de ne pas avoir été consulté pour son élaboration.
Un haut responsable des Frères musulmans a également rejeté la déclaration constitutionnelle d’Adly Mansour: Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes (…) ramène le pays à la case départ, a commenté Essam al-Erian, sur son compte Facebook.
Le groupe Tamarrod, à l’origine de la contestation contre M. Morsi, a de son côté exprimé des réserves.
L’économiste Hazem Beblawi a été chargé mardi de diriger le gouvernement de transition en Egypte, six jours après la déposition par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, qui a déclenché des violences meurtrières à travers le pays.
Un temps pressenti pour devenir Premier ministre, le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei devient pour sa part vice-président en charge des relations internationales.
L’Egypte est le plus gros bénéficiaire, après Israël, de l’aide bilatérale américaine. Les Etats-Unis ont indiqué lundi que des coupes immédiates dans cette aide financière n’étaient pas à l’ordre du jour.
Les Etats-Unis fournissent 1,5 milliard de dollars d’aide – essentiellement militaire – à l’Egypte par an, en tant qu’allié régional clé, mais ils devraient renoncer à verser cette aide si l’éviction du président Morsi était qualifiée de coup d’Etat militaire.
AFP / Ibou Camara