Egypte : Un nouveau gouvernement en place sans les islamistes
Le gouvernement intérimaire égyptien a prêté serment lors d’une cérémonie diffusée par la télévision nationale.
La nouvelle équipe gouvernementale a immédiatement été rejetée par les Frères musulmans, le mouvement dont est issu Mohammed Morsi.
Le porte-parole des Frères musulmans a déclaré que le gouvernement intérimaire était « illégitime » et que son parti « ne le reconnaissait pas ».
Mohammed Morsi a été renversé le 3 juillet lors d’une opération que beaucoup décrivent comme un coup militaire.
Pour l’armée, il n’y a pas eu de coup d’Etat. Celle-ci affirme qu’elle n’a fait que répondre à la volonté des Egyptiens.
Le général Abdel Fattah al-Sisi, qui a dirigé le renversement de Mohammed Morsi, garde son portefeuille de ministre de la Défense mais devient également vice-Premier ministre.
Le nouveau Premier ministre par intérim est Hazem al-Beblawi, qui sera sous les ordres du président intérimaire Adly Mansour.
Mohammed Ibrahim garde son poste de ministre de l’Intérieur.
Nabil Fahmy devient le ministre des Affaires étrangères et Sherif Ismail celui du Pétrole.
Le chrétien Mounir Fakhry Abdel Nour est le nouveau ministre du Commerce et de l’Industrie.
Trois femmes font partie de ce gouvernement intérimaire, dont Maha el-Rabat, qui devient la ministre de la Santé.
Un nouveau gouvernement qui ne compte aucun islamiste, les Frères musulmans ayant refusé de prendre part aux discussions qui ont mené à sa formation.
Selon le plan de transition de ce nouveau gouvernement, un panel d’experts sera formé la semaine prochaine. Il devrait établir les nouveaux amendements à la constitution et le planning des élections à venir.
L’annonce de la constitution du gouvernement intervient au lendemain d’une nuit de violences au Caire, entre partisans et opposants de Mohammed Morsi, qui ont fait 7 morts et 261 blessés.
401 personnes au moins ont également été arrêtées.
Lundi soir, la police a fait usage de gaz lacrymogènes afin de stopper les confrontations entre protestataires pro-Morsi, qui avaient bloqué le pont du 6 octobre, l’une des artères principales de la capitale, et des automobilistes et passants soutenant le gouvernement de transition.
En guise de réponse, les protestataires ont lancé des pierres aux forces de l’ordre.
La Confrérie des Frères musulmans a accusé les forces de l’ordre d’avoir utilisé des armes chargées et d’avoir attaqué des manifestants pacifiques.
Saliou Cissé