Casamance : Commémoration du 17ème anniversaire du rappel à Dieu de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor
L’abbé Diamacoune, chef historique du mouvement indépendantiste de Casamance, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), est mort à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris en France, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier 2007, à l’âge de 78 ans.
La disparition de cette icône intouchable du mouvement indépendantiste casamançais a pesé sur le fragile processus de paix en cours dans cette partie très riche de l’Afrique de l’Ouest.
Figure charismatique de l’irrédentisme casamançais, Augustin Diamacoune Senghor était né le 4 avril 1928 à Senghalène, au sud-ouest de Ziguinchor, capitale de la Casamance.
Entré au séminaire à 11 ans et ordonné prêtre en 1956, il avait été marqué par la condamnation de son père à deux ans de travaux forcés pendant la période coloniale.
Dès 1980, il écrit à l’ex-président sénégalais Léopold Sédar Senghor pour réclamer l’indépendance de la Casamance.
La politique de ce dernier consistant à nommer dans cette province des fonctionnaires que sénégalais, est ressentie comme une seconde colonisation.
Les indépendantistes estiment que la Casamance, ancienne colonie portugaise rattachée en 1888 à la colonie française du Sénégal, est brimée par le pouvoir envahisseur sénégalais.
Revendiquant l’indépendance « immédiate et totale », l’abbé Diamacoune est arrêté le 23 décembre 1982. Il sera condamné à cinq ans de prison pour « sédition ». Trois jours après son interpellation, malgré l’assaut des forces armées sénégalaises, plus d’une centaine de milliers de manifestants pacifiques sont parvenus à descendre le drapeau sénégalais de la « gouvernance » de Ziguinchor pour y hisser un fanion blanc signe de paix et de liberté retrouvée.
Plusieurs centaines de civils ont été tués et des milliers emprisonnés.
Abbé Diamacoune, jusqu’à sa mort, prônait l’unité et l’indépendance de toute la Casamance de l’Atlantique à la Falémé.
Depuis sa disparition, une situation de ni paix ni guerre prévaut en Casamance.
Pour célébrer l’anniversaire de cette journée de décès du prélat, plusieurs manifestations sont prévues en Casamance et à l’étranger par les Casamançais.
Des prières sont organisées par les différentes communautés religieuses pour magnifier cette journée très spéciale.
A Mangoucouro, siège du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance à Ziguinchor, une semaine de recueillement et un pèlerinage au cimetière de Brin sont organisés.
ARDiallo