Plusieurs manifestations ont eu lieu dimanche dans Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona, Kolda, Goudomp, contre le report par Macky Sall de l’élection présidentielle, initialement programmée le 25 février.

Le président Macky Sall a annoncé samedi que le vote était reporté à une date indéterminée en raison d’un contentieux sur l’intégrité du processus électoral.

L’opposition et des groupes de la société civile ont dénoncé un coup de force constitutionnel.

Les forces de sécurité sénégalaises, la gendarmerie à Dakar et l’armée en Casamance, ont dispersé à l’aide de gaz lacrymogène et parfois par tirs à balles réelles. Elles ont procédé à des arrestations brutales des certains leaders comme le candidat Daouda Ndiaye, Aminata Mimi Touré, Anta Babacar Ngom, avant d’être libérés.

Le signal de la chaîne indépendante Walf TV a été coupé par les autorités gouvernementales et l’accès à Internet est coupé.

L’Eglise catholique, par la voix de l’archevêque de Dakar a condamné l’annulation du scrutin.
Les syndicats de la Santé, de l’éducation nationale et des travailleurs ont lancé des mots d’ordre de grève. Les bus de la compagnie de transport Dem Dikk sont suspendus et les motos sont interdits de circuler.

A Ziguinchor, des heurts ont eu lieu pendant toute la nuit. Les grands axes routiers sont bloqués en ville et hors de la ville vers Kolda ou vers Oussouye et Cap-Skirring. A Bignona et à Bounkiling la transgambienne est barrée par des troncs d’arbre.

C’est dans ce climat de haute tension, le Parlement débattra lundi d’un projet de loi prévoyant la tenue du scrutin présidentiel le 25 août et la prolongation du mandat de Macky Sall jusqu’à la prise de fonctions d’un successeur, selon le texte du projet.

Balanta Mané