Gambie : Débat sur la dépénalisation de l’excision
Le Parlement gambien débat sur une proposition visant à abroger l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), ce qui, en cas d’approbation, constituerait un rare pas en arrière dans les efforts visant à criminaliser cette pratique.
Le petit pays anglophone de l’Afrique de l’Ouest, comprise entre la Casamance et le Sénégal, a interdit les mutilations génitales féminines en 2015, imposant de lourdes amendes et des peines de prison à celles et ceux se livrant à cet acte qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, n’a aucun bienfait sur la santé et peut au contraire entraîner des saignements excessifs, un choc, des problèmes psychologiques, voire la mort.
Malgré les progrès réalisés sur le plan légal, l’Unicef a constaté dans un rapport publié en début de mois que le nombre de femmes et de filles ayant subi des mutilations génitales dans le monde est passé de 200 millions il y a huit ans, à 230 millions aujourd’hui.
L’excision est pratiquée dans 92 pays, dont 51 qui la pénalisent, selon l’association Equality Now.
L’interdiction des mutilations sexuelles en Gambie, adoptée sous l’ancien président Yahya Jammeh, s’est heurtée à des réticences dans ce pays à majorité musulmane, en particulier depuis l’arrivée au pouvoir du président Adama Barrow en 2017.
Balanta Mané