Afrique de l’Ouest : La Guinée Bissau, le Sénégal et la Gambie constituent une nouvelle plateforme de la cocaïne et des drogues de synthèse
Pendant tout le pouvoir de l’autoproclamé président Umaro Sissoco Emballo en Guinée Bissau, appuyé par l’ex-président sénégalais Macky Sall, la drogue est devenue un fléau social, car « il y a des vies perdues, des familles qui s’occupent d’enfants orphelins, et si nous regardons l’ensemble de ce scénario, nous nous rendons compte que le trafic de drogue provoque l’instabilité en Guinée-Bissau et une augmentation significative de la criminalité transnationale dans notre pays » affirme une autorité religieuse.
C’est précisément la criminalité transnationale qui a transformé la Guinée Bissau, le Sénégal et la Gambie, depuis le début des années 2012, en une plaque tournante du trafic de cocaïne de l’Amérique du Sud vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest, le Sahel puis l’Afrique du Nord.
L’instabilité politique chronique de la Guinée Bissau (17 coups d’État depuis l’indépendance en 1974) a permis aux narcos colombiens de s’implanter dans le pays, suivis par les hommes de la Ndrangheta, la puissante mafia d’origine calabraise, qui joue un rôle central dans la distribution mondiale de la « poudre blanche ».
La drogue arrive par la mer dans l’archipel des îles Bijagós (88 îles et îlots difficilement contrôlables par les forces militaires et policières locales, faibles et corruptibles) où elle est stockée avant d’entamer son périple, via le Sénégal, la Gambie et la Guinée Conakry, vers le Mali et la Mauritanie, d’où elle est finalement acheminée vers l’Europe.
Au fil des ans, les pays d’Afrique de l’Ouest sont passés du statut de simples points de transit de la drogue à celui de marchés de consommation. Non seulement de la cocaïne, mais surtout des mélanges de drogues connus sous le nom de Kush. Ces mélanges ont déjà provoqué une alarme sociale au Sénégal, en Gambie, au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée Conakry.
Au Sénégal, des autorités politiques avaient d’ailleurs exhortaient les autorités à s’engager rapidement dans la lutte contre le trafic de drogue, mais l’argent du trafic et son blanchissement étaient la poule aux œufs d’or de l’entourage de Macky Sall et de son parti APR dont est aussi membre Umaro Sissoco Emballo.
D’autant plus qu’une analyse effectuée par un institut néerlandais sur des échantillons de Kush saisis au Sénégal, en Gambie, en Sierra Leone et en Guinée Bissau pour le compte de leurs gouvernements respectifs a révélé la présence de cannabinoïdes synthétiques et de nitazène, de puissants opioïdes synthétiques. Ces derniers, également connus sous le nom d’opioïdes benzimidazoles, suscitent l’inquiétude des centres antidrogue des pays les plus développés, car ils se répandent pour remplacer les opioïdes traditionnels, tels que l’héroïne.
Les nitazènes sont jusqu’à 20 fois plus puissants que le fentanyl, lui-même 50 fois plus puissant que l’héroïne et 80 à 100 fois plus puissant que la morphine.
ARDiallo