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Casamance : Malaise croissant parmi les jeunes militants de PASTEF, tentation de rejoindre le MFDC indépendantiste

Casamance : Malaise croissant parmi les jeunes militants de PASTEF, tentation de rejoindre le MFDC indépendantiste

Un vent de malaise souffle sur la Casamance, où de nombreux jeunes militants du PASTEF, le parti de l’opposant Ousmane Sonko, expriment de plus en plus ouvertement leur frustration. Face à ce qu’ils perçoivent comme une marginalisation continue de la province par le pouvoir central, certains envisagent de rejoindre les rangs du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), groupe historique luttant pour l’indépendance de la région.

Une jeunesse en quête de réponses

Depuis 2018, le PASTEF a su capter l’attention des jeunes Casamançais, séduits par le discours de justice sociale et de réformes prônées par Ousmane Sonko. Cependant, les récentes évolutions politiques, marquées par des promesses non tenues, les cas d’injustices encore criants chez les populations locales comme à Médina Gounasse, Niamone, Ziguinchor, Oulampane, Goudomp, Kolda.
Les enquêtes sur les assassinats de Fulbert Sambou, Didier Badji, François Mancabou, et de Mariama Sagna sont restées lettres mortes. Des prisonniers politiques casamançais croupissent en prison depuis plus de sept ans et la représentativité des Casamançais au sein du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, ont laissé un goût amer chez ces jeunes militants. Pour beaucoup, l’espoir de voir la Casamance bénéficier d’un développement équitable s’effrite, alimentant un sentiment de trahison.

« Nous avons cru en ce parti pour changer notre destin, mais les promesses semblent s’évaporer. Les mêmes injustices persistent, et la Casamance continue d’être ignorée par Dakar », confie un jeune militant de Ziguinchor, sous couvert d’anonymat. Il n’est pas le seul à ressentir cette frustration, partagée par de nombreux autres jeunes qui voient dans le MFDC une alternative, certes radicale, mais qui reflète mieux leurs aspirations de liberté et d’autonomie.

Un retour aux idées indépendantistes ?

Le MFDC, malgré les années de conflit et les tentatives de négociations de paix, reste pour certains Casamançais un symbole de résistance face à un État qu’ils jugent oppresseur. La tentation de rejoindre ce mouvement se fait de plus en plus pressante parmi certains jeunes militants de PASTEF, qui estiment que la voie politique est désormais une impasse.

« L’idée d’un État Casamançais indépendant devient de plus en plus attrayante pour des jeunes qui ne se sentent plus représentés par les partis politiques traditionnels, même ceux issus de l’opposition comme le PASTEF », explique un analyste politique local. « La répression et la discrimination, loin de décourager ces jeunes, les poussent plutôt vers des solutions nationalistes. »

Le malaise des jeunes militants de PASTEF en Casamance pourrait avoir des conséquences graves pour la stabilité du Sénégal. Si la tentation de rejoindre le MFDC venait à se concrétiser, cela pourrait relancer un conflit qui a déjà fait trop de victimes et entravé le développement de toute une région. Le gouvernement central, ainsi que la direction de PASTEF, doivent prendre cette menace au sérieux.

Pour éviter que la situation ne dégénère, il est crucial de rétablir un dialogue sincère avec ces jeunes, de répondre à leurs préoccupations légitimes, et de leur offrir des perspectives réelles pour l’avenir. Le silence ou l’inaction pourrait non seulement affaiblir le PASTEF, mais aussi raviver les tensions indépendantistes en Casamance, avec toutes les conséquences que cela implique.

Des signes de tension au sein de PASTEF

Cet extrait met en lumière un malaise profond au sein du parti PASTEF, notamment à travers les déclarations de Djamil Sané, trésorier du parti et maire des Parcelles Assainies. Son intervention lors d’une activité du Mouvement national des cadres de PASTEF (MONCAP) souligne des préoccupations sérieuses concernant la gestion actuelle du parti et les conséquences potentielles sur la mobilisation des électeurs pour les élections à venir.

Djamil Sané exprime une frustration partagée par de nombreux militants de base, qui se sentent délaissés par les dirigeants du parti. Ces militants ont souvent fait de grands sacrifices pour soutenir le PASTEF, y compris la perte de leur emploi ou de leur vie, et se sentent maintenant trahis par une gestion qu’ils perçoivent comme éloignée de leurs préoccupations. Le fait que Sané parle « en toute responsabilité » montre qu’il s’agit d’une préoccupation sérieuse, non seulement pour la base militante, mais aussi pour la direction du parti.

Les préoccupations soulevées par Sané pourraient avoir un impact direct sur la capacité du PASTEF à mobiliser ses électeurs pour les élections législatives futures. Une base militante démotivée ou désillusionnée pourrait affaiblir l’engagement nécessaire pour remporter des sièges dans les élections locales et nationales. Cela pourrait également renforcer les tentations chez certains jeunes militants de Casamance de rejoindre le MFDC qui est constant dans ses revendications indépendantistes.

Antoine Bampoky

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