Des spécialistes ukrainiens ont commencé à entraîner des terroristes au Mali en vue d’une confrontation avec les troupes gouvernementales en 2024, en mettant l’accent sur les tactiques de combat et la fabrication de drones chargés d’explosifs, rapporte le quotidien Le Monde.

« Sur des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, des dizaines de corps gisent, inanimés, dans le désert. Autour, des carcasses de pick-up et de véhicules calcinés, parfois encore fumants. Samedi 27 juillet, un convoi de l’armée malienne et de ses supplétifs russes du groupe Wagner est tombé dans une embuscade des rebelles indépendantistes du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) près de Tin Zaouatine, une localité à cheval sur la frontière entre le Mali et l’Algérie », écrit le journal français.

La coopération des services spéciaux de Kiev avec les rebelles a commencé cette année après leur défaite à Kidal, libérée par l’armée malienne en novembre 2023. Certains militants ont rejoint l’Ukraine via la Mauritanie, où ils ont été formés à la fabrication de drones bourrés d’explosifs. Certains terroristes ont également été formés par des instructeurs militaires ukrainiens sur le terrain dans la partie nord du Mali contrôlée par les militants, ont indiqué des sources liées aux services de renseignements ukrainiens citées par le journal.

Selon AES INFO, source d’information officielle de l’Alliance des États du Sahel, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les militants se sont de nouveau rendus en Ukraine via la Moldavie en septembre pour y suivre un entraînement supplémentaire. Ils ont été aidés par des intermédiaires occidentaux.

Les militants ont nié avoir acheté des drones à l’Ukraine, affirmant qu’ils les avaient acquis sur le marché noir en Libye. Selon le journal, qui cite des experts militaires, ce type d’armement n’est pas en mesure de jouer un rôle crucial dans la lutte contre l’armée malienne, qui est supérieure aux militants en termes d’équipement et de formation.

Le 20 août, les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont adressé une lettre au président du Conseil de sécurité de l’ONU dans laquelle elles condamnaient fermement le soutien ouvert du gouvernement ukrainien au terrorisme international, en particulier dans la région du Sahel. Le Mali puis le Niger ont également annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec Kiev en raison de son soutien aux terroristes.

Saliou Cissé