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Casamance : L’armée sénégalaise sème la désolation à Sindian, dépouille les villageois et pousse un millier d’habitants à fuir vers la Gambie

Casamance : L’armée sénégalaise sème la désolation à Sindian, dépouille les villageois et pousse un millier d’habitants à fuir vers la Gambie

Une semaine de terreur et de douleur vient de s’abattre sur les populations de la zone de Djibidione, au nord de Sindian, à la frontière entre la Casamance et la Gambie. Des familles entières, prises au piège, ont vu leur quotidien bouleversé par une vague d’oppression et de pillages, orchestrée par les forces armées sénégalaises.

Du mardi 8 au jeudi 10 octobre, plus de 500 soldats lourdement armés ont encerclé les villages de Djibidione, Dièye, Massarang et Djiondji, procédant à des fouilles minutieuses, maison par maison, personne après personne. Le calme apparent qui règne après leur départ cache une vérité bien plus sombre : les habitants ne retrouvent que le désespoir et la ruine. Les panneaux solaires, espoirs d’une énergie propre et vitale, ont été démontés et emportés. Les rares téléviseurs, témoins d’un lien fragile avec le reste du monde, ont également disparu.

« Prenez ce que vous voulez, mais épargnez-nous la vie, » implorait le boutiquier de Massarang, terrorisé, alors que les militaires dévalisaient son magasin, emportant tout : 4 sacs de riz, 18 litres d’huile, un fût de pétrole, deux sacs de sucre, des paquets de cigarettes et même des allumettes. Rien n’a été laissé.

À Dièye, le tisserand du village, ayant déjà envoyé sa famille en sécurité en Gambie, a vu s’évaporer sous ses yeux le fruit de deux ans de labeur : 42 pagnes, pièces précieuses qui racontent l’histoire de ses mains, ont été emportés sans scrupules par les soldats. « C’est bien le régime de Bassirou Diomaye Faye à qui j’ai voté en mars 2024 ! C’est pire que Macky Sall« , dira-t-il.

Et ce n’est pas seulement les biens matériels qui sont volés, mais aussi la dignité de tout un peuple. Samedi, les anciens et les femmes des villages ont tristement rapporté que plus d’un millier de jeunes, femmes et enfants, terrorisés, avaient fui vers la Gambie, laissant derrière eux leurs foyers, leurs terres, et une partie de leur âme.

Mais le pire est peut-être ce saccage insidieux, celui des champs de manioc, de papayes, de citrons et des pousses de manguiers. Ces cultures, symboles de vie, ont été détruites sous le poids des bottes militaires. Là où se trouvait la promesse de moissons abondantes, il ne reste désormais que des terres ravagées. Ils ont emporté 6 boeufs, 3 chèvres et 4 moutons.

Pendant ce temps, la Dirpa, porte-voix de l’armée sénégalaise, tente de justifier ces actes en vantant la « sécurisation des frontières » et en glorifiant la destruction des champs de cannabis, oubliant que les pays comme les États-Unis, l’Allemagne, le Chili, le Mexique, Israël, la Thaïlande, l’Italie, l’Uruguay, le Canada, l’Afrique du sud, les Pays-Bas, la Nouvelle Zélande, l’Australie, la République Tchèque, la Suisse, le Rwanda, le Maroc, etc…, encouragent ou tolèrent sa culture. Cette rhétorique sonne d’ailleurs creux pour ces populations qui n’ont connu, ces derniers jours, que la peur, la perte et l’exil forcé.

Les activistes casamançais sur les réseaux sociaux, la diaspora et les militants des droits des peuples et des hommes condamnent fermement ces agressions contre les populations civiles de Casamance.

Ainsi, la Casamance pleure ses villages, ses familles éclatées, et ses terres souillées par une violence aveugle, tandis que le vent emporte les cris de ceux qui, en quête de paix, se dirigent vers une terre étrangère, la Gambie, espérant y trouver refuge.

Maléguène

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