Turquie : Le règlement du conflit avec les indépendantistes kurdes du PKK rentre dans une nouvelle phase
Le chef du parti nationaliste turc MHP, allié du président Recep Tayyip Erdogan, a entrouvert mardi la possibilité d’une libération du dirigeant kurde emprisonné Abdullah Öcalan à condition que ce dernier vienne annoncer devant le Parlement la fin de la lutte armée et le démantèlement du PKK.
Cette proposition surprise de Devlet Bahceli, adversaire farouche du Parti des travailleurs du Kurdistan, groupe terroriste pour les autorités d’Ankara, intervient alors que la presse turque se fait l’écho depuis plusieurs semaines de nouveaux efforts visant à mettre fin à l’insurrection lancée par les combattants kurdes il y a quarante ans dans le sud-est de la Turquie.
Abdullah Öcalan, fondateur du PKK, purge une peine de réclusion à perpétuité sur l’île-prison d’Imrali au large d’Istanbul depuis 1999.
Selon le parti prokurde DEM (Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples), Abdullah Öcalan n’a pas été autorisé à voir ses proches ni ses avocats depuis 43 mois.
« Si le régime d’isolement du leader indépendantiste est levé, laissons-le venir s’exprimer« , a déclaré Devlet Bahceli à des députés du MHP (Parti d’action nationaliste).
Si Abdullah Öcalan se pliait à ces conditions, on devrait lui accorder le « droit d’espérer« , a-t-il ajouté.
Les dernières négociations entre l’Etat turc et le PKK remontent au début des années 2010. Leur échec et la fin d’une trêve en juillet 2015 ont déclenché la phase la plus sanglante du conflit, qui a fait au total plus de 40.000 morts.
Ibou Camara
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