Dans un climat de tension extrême, la Casamance a été secouée hier matin par des scènes de violences inouïes entre les étudiants en grève illimitée et les forces de l’ordre. À l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les manifestations, qui ont rapidement dégénéré en affrontements violents, ont plongé la ville dans le chaos, paralysant la circulation pendant plusieurs heures.

Les étudiants, en lutte pour de meilleures conditions d’études et une prise en charge sociale digne de ce nom, ont exprimé leur colère face à l’inaction des autorités et au non-respect des engagements pris par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Munis de slogans et de pancartes, ils ont exigé des réponses immédiates, notamment le paiement régulier des bourses et l’ouverture effective du campus.

Cependant, les négociations ont été vite éclipsées par la violence. Alors que les manifestants tentaient de faire entendre leurs revendications, un face-à-face tendu avec la police lourdement armée a dégénéré. Les forces de l’ordre ont été déployées en nombre pour disperser les étudiants, entraînant une escalade des violences. En réponse, plusieurs véhicules administratifs ont été incendiés, et les autorités rapportent un bilan de blessés, dont deux étudiants gravement atteints.

Le porte-parole des étudiants a affirmé que les revendications étaient claires : des conditions d’études plus décentes, le paiement des bourses en temps et en heure, ainsi qu’une prise en charge sociale adéquate. Selon lui, les autorités ont laissé les étudiants dans une situation de détresse, d’où la colère et l’escalade.

La situation est désormais dans une impasse, et Ziguinchor vit des heures de grandes incertitudes. Le gouvernement de Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko se retrouve face à un choix difficile : répondre aux attentes légitimes des étudiants ou laisser les tensions s’aggraver davantage. Une chose est certaine, la Casamance semble toujours délaissée par les pouvoirs publics sénégalais, sur un fond d’une situation de ni paix ni guerre.

Samsidine Badji (Sam)