En ce 20 juin 2024, un souffle d’espoir a traversé la Casamance, marquée par plus de quatre décennies de conflit. Le Pape François a nommé Jean-Baptiste Valter Manga comme nouvel évêque du diocèse de Ziguinchor, une mission que ce dernier a vraisemblablement embrassée avec un message fort : bâtir une « demeure de paix » dans cette terre de souffrances, à travers la miséricorde.

Une ordination historique sous le signe de l’unité

Samedi, l’ordination de Mgr Manga a rassemblé des autorités gouvernementales, administratives, des dignitaires religieux, des chefs traditionnels et une foule de fidèles, venus de toute la Casamance et d’ailleurs. Cet événement solennel a réaffirmé l’importance de l’Église dans la quête de stabilité pour la Casamance.

Citant Le Saint Pape Jean Paul II sur le thème de la Miséricorde comme attribut de Dieu

Citant ces propos de Saint Pape Jean-Paul II, dont la visite mémorable en Casamance remonte à 1992, : « La miséricorde n’élimine pas la justice mais la surpasse », Mgr Manga a rappelé que la miséricorde de Dieu dépasse la justice. Pour lui, elle constitue « la plus haute forme de justice dans l’amour », un impératif pour tourner définitivement vers la paix.

Un appel à la réconciliation pour une Casamance apaisée

Citant Benoit XVI dans son homélie : « Seule la miséricorde peut mettre fin à la cruauté, au mal et à la violence », Mgr Manga a livré un message poignant : « Oui, Chers Frères et Sœurs, L’homme Casamançais vers qui nous sommes envoyé, dans sa confiance en lui-même et dans sa justice, cache sans doute une connaissance profonde de ses blessures et de son indignité face à Dieu. Notre terre de Casamance est rassasiée du sang de nos frères et de nos sœurs », après 42 ans de conflit le plus long en Afrique subsaharienne. Il a invité la génération actuelle, marquée par la guerre, à transmettre à la suivante un héritage de paix et de dignité.

Le nouvel évêque a insisté sur le rôle central des religieux dans cette quête de réconciliation. En s’adressant aux dirigeants des mosquées, églises et bois sacrés, il a affirmé que le dialogue interreligieux est une clé essentielle pour reconstruire la confiance et guérir les blessures.

Mgr Manga s’est également tourné vers leurs autorités politiques, saluant les efforts pour intégrer les religieux dans la gestion des affaires publiques. Il a appelé à une collaboration renforcée entre les différents acteurs de la société afin de poser les bases d’une paix durable.

Un ministère ancré dans la miséricorde sous sa devise « Dieu fait grâce »

Ce chemin vers la réconciliation ne pourra être parcouru qu’en rétablissant la dignité humaine, dans la vérité et la justice. « Réconcilions le Casamançais avec Dieu et avec son frère », a t-il martelé, dans un plaidoyer pour un futur où les cicatrices du passé céderont la place à la fraternité

Un message porteur d’espoir

La nomination de Mgr Jean-Baptiste Valter Manga marque une étape cruciale pour la Casamance. Avec sa vision d’un territoire unifié dans la paix et la dignité, il incarne l’espoir d’un renouveau spirituel.

Alors que la Casamance aspire à tourner la page de son conflit le plus long en Afrique subsaharienne, l’Église de Casamance, sous la direction de son nouvel évêque, se positionne comme un pilier de la réconciliation et du dialogue. Un appel vibrant à toutes les parties pour œuvrer ensemble à la construction d’une Casamance pacifique et prospère.

ARDiallo