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Espagne / Grande Bretagne: L’Espagne envisage de porter le contentieux sur Gibraltar devant l’ONU

Espagne / Grande Bretagne: L’Espagne envisage de porter le contentieux sur Gibraltar devant l’ONU

L’Espagne étudie la possibilité de porter le contentieux avec la Grande-Bretagne à propos de Gibraltar devant les Nations unies ou la Cour internationale de justice de La Haye, a indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a annoncé de son côté qu’il envisageait de poursuivre l’Espagne à propos de ses contrôles disproportionnés à la frontière avec Gibraltar, qui fait l’objet d’un regain de tension entre les deux pays depuis la fin juillet.

Nous envisageons la possibilité d’avoir recours à des instances comme l’ONU, le Conseil de sécurité ou l’Assemblée des Nations unies, ou la Cour internationale de justice de La Haye, a indiqué ce porte-parole, alors que les tensions diplomatiques se sont accrues depuis la fin juillet entre Madrid et Londres à propos du petit territoire britannique revendiqué par l’Espagne.

Cedé en 1713 à la Grande-Bretagne aux termes du traité d’Utrecht, Gibraltar, un territoire de 7 kilomètres carrés peuplé de 30.000 habitants, est au centre de tensions récurrentes entre Londres et Madrid, qui en revendique la souveraineté.

Certains sujets peuvent être portés devant la cour internationle, comme celui de l’isthme qui est une propriété espagnole, n’a jamais été cédé par le taité d’Utrecht et a été occupé avec le temps par les Britanniques, a ajouté le porte-parole.

L’isthme reliant le rocher à l’Espagne abrite aujourd’hui l’aéroport de Gibraltar.

Le sujet des eaux peut l’être aussi, ce sont des eaux espagnoles qui n’ont pas été cédées non plus, a souligné le porte-parole.

L’Espagne affirme n’avoir cédé à perpétuité à Londres que la ville et le château de Gibraltar, ainsi que le port et les fortifications, mais pas ses eaux ni son espace aérien.

Gibraltar revendique au contraire comme ses eaux territoriales une bande de trois milles nautiques autour de ses côtes.

La question des droits de pêche dans les eaux entourant le rocher revient donc régulièrement au centre des tensions entre l’Espagne et le Royaume-Uni.

Fin juillet, les autorités de Gibraltar ont ainsi coulé en Méditerranée, au large des côtes du rocher, des blocs de bétons formant un récif artificiel supposé servir de refuge à des espèces sous-marines. L’Espagne affirme qu’il s’agit d’une entrave au travail de ses pêcheurs.

De longues files d’attente se sont alors formées à la frontière entre l’Espagne et Gibraltar, qui a immédiatement accusé Madrid d’avoir multiplié les contrôles par mesure de représailles.

L’Espagne rétorque que ces contrôles sont obligatoires, puisque Gibraltar, comme le Royaume-Uni, n’appartient pas à l’espace Schengen, et qu’ils sont même nécessaires pour lutter contre la contrebande.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo, a évoqué ce weekend, dans une interview à la télévision publique, la possibilité de présenter devant l’ONU une résolution reprenant les termes de la résolution 1966 qui parlait de décolonisation en respectant les intérêts de la population de Gibraltar.

Nous évaluons la situation, nous n’avons pas pris de décisions, a indiqué lundi le ministère, ajoutant que l’Espagne envisageait également de faire front commun devant les instances internationales avec l’Argentine, qui revendique la souveraineté sur les îles Malouines, un autre territoire britannique, dans l’Atlantique sud.

Entre les Malouines et Gibraltar il y a des éléments communs, a ajouté le ministère.

Mercredi dernier, le gouvernement de Gibraltar avait affirmé avoir reçu l’appui des Malouines dans le contentieux qui l’oppose à l’Espagne.

Cette nouvelle poussée de tension coïncide avec l’escale prévue dans les jours à venir, à Gibraltar, d’une frégate britannique, le HMS Westminster, faisant route vers la Méditerranée à l’occasion de manoeuvres de routine, prévues de longue date.

Le porte-avions britannique HMS Illustrious, qui appareillé lundi de Grande-Brategne, doit lui faire escale sur la base espagnole de Rota, près de Cadix.

AFP / Ibou Camara

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