Mali: Ibrahim Boubacar Keita nouveau président. Son rival Soumaïla Cissé reconnaît sa défaite
L’ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta est devenu le nouveau président du Mali, son adversaire Soumaïla Cissé ayant reconnu lundi soir sa défaite au second tour de la présidentielle de dimanche. IBK aura la lourde tâche de redresser un pays traumatisé par 18 mois de crise.
L’ancien ministre des Finances, âgé de 63 ans, a fait cette annonce, avant même la publication des résultats du second tour. Des estimations, portant sur deux tiers des bulletins dépouillés, donnaient toutefois une très large avance à Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans.
Quelques heures avant de reconnaître sa défaite, l’ancien ministre des Finances dénonçait encore des fraudes électorales au profit de son adversaire. Cette reconnaissance rapide de sa défaite devrait faciliter les premiers pas d’Ibrahim Boubacar Keïta dans ses nouvelles fonctions de chef de l’Etat en lui évitant toute contestation de sa légitimité.
Malgré quelques irrégularités marginales, les observateurs maliens et internationaux ont salué le déroulement de l’élection. « Cette élection, du point de vue des normes démocratiques, est un succès », a déclaré Louis Michel, chef de la mission d’observation de l’Union européenne.
« C’est une élection qui permet désormais au Mali d’entamer la conclusion d’un processus en cours: le retour à une démocratie normale », a-t-il ajouté.
Selon des observateurs maliens indépendants, le taux de participation du second tour a été en baisse par rapport au premier tour, « à environ 45% ».
Cette élection présidentielle est censée refermer une parenthèse ouverte en mars 2012 par un coup d’Etat d’officiers subalternes mécontents de l’incapacité du président de l’époque, Amadou Toumani Touré, à mater une rébellion de Touaregs.
Ces derniers ont ensuite été évincés par leurs alliés islamistes, qui ont pris le contrôle de la plus grande partie du nord du pays avant d’en être chassés par l’armée française, intervenue en janvier dernier pour les empêcher de fondre vers Bamako.
Saliou Cissé