C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès d’Edmond Bora, figure emblématique du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), survenu le mardi 28 janvier 2025 à Ziguinchor suite à une longue maladie. Homme de conviction, de courage et de résilience, Edmond Bora a consacré sa vie à la lutte pour la liberté et l’indépendance de la Casamance, laissant derrière lui un héritage de détermination et d’espoir.

Né à Diembéring, un petit village au cœur de la Casamance, Edmond Bora a très tôt été marqué par les inégalités et les injustices subies par son pays natal. Animé par un profond désir de justice et de dignité, il rejoint le MFDC, mouvement qui incarne depuis des décennies les aspirations d’un peuple à l’autodétermination. Son engagement sans faille en a fait l’un des piliers de cette lutte, un homme respecté et écouté, tant par ses pairs que par ses adversaires. Il faisait parti des quatre conseillers de l’Abbé Diamacoune Senghor, Secrétaire général du MFDC. Il a connu plusieurs fois la prison, déporté à Dakar, puis réfugié en Gambie avant de rejoindre le siège de Mangoukouro à Ziguinchor auprès d’Abdou Elinkine Diatta. Après la mort de ce dernier, il dirige le groupe entouré d’Amidou Djiba et de Yaya Diatta.

Edmond Bora n’était pas seulement un militant politique ; il était un homme de terrain, proche des populations, à l’écoute de leurs souffrances et de leurs espoirs. Son charisme et sa capacité à rassembler ont permis de maintenir vivante la flamme de la résistance casamançaise, même dans les moments les plus sombres. Pour lui, la lutte n’était pas seulement une question politique, mais aussi un combat pour la préservation de l’identité, de la culture et des terres de la Casamance.

Au fil des années, Edmond Bora est devenu un symbole de résistance pacifique, prônant le dialogue et la négociation tout en restant ferme sur les principes fondamentaux de son mouvement. Son courage face à l’adversité, sa capacité à garder espoir malgré les obstacles, et son dévouement inconditionnel à la cause casamançaise ont inspiré des générations de militants.

Aujourd’hui, alors que nous nous apprêtons à lui rendre un dernier hommage, nous ne pouvons que nous incliner devant l’immensité de son sacrifice. Ses funérailles, qui se dérouleront le samedi 1er février 2025 à Ziguinchor, puis dans son village natal de Diembéring le dimanche 2 février, seront l’occasion pour des milliers de personnes de lui témoigner leur gratitude et leur respect.

Mais au-delà des cérémonies, c’est dans nos cœurs et dans nos actions que l’héritage d’Edmond Bora doit perdurer. Que son combat pour la liberté, la justice et l’indépendance continue d’inspirer celles et ceux qui croient en un avenir meilleur pour la Casamance. Que son engagement nous rappelle que la lutte pour la dignité humaine est un combat qui ne meurt jamais.

Paix à son âme, et que son exemple guide les générations futures. Edmond Bora restera à jamais une lumière dans l’histoire de la Casamance, un homme qui a su se battre pour ses convictions jusqu’à son dernier souffle.

Samsidine Badji (SAM)