Casamance : Le Casamanquais (Casamançais qui renie ses origines) victime ou bourreau de sa propre identité ?
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L’ignorance, dans son acception la plus cruelle, se révèle toujours plus dangereuse que l’instrument de sa création. Si l’on transpose ce concept à l’histoire de la Casamance, force est de constater que l’ignorance de soi-même, de ses racines et de son passé, pousse l’individu à un abîme de soumission et d’auto-destruction. L’idée est simple, presque choquante : le Casamançais qui renie ses origines devient plus nuisible que le Sénégalais qui, au fil des années, l’a façonné et colonisé.
Il ne s’agit pas ici d’une simple critique sociale ou politique, mais d’une prise de conscience frappante sur la nature même de l’identité humaine. Si l’on est coupé de ses racines, de cette histoire millénaire qui a traversé les âges, de cette culture que les envahisseurs n’ont pu effacer malgré leurs efforts, alors on se soumet à l’oubli. Cette forme d’aliénation, où l’on accepte d’être une simple ombre d’un passé glorieux, est la plus inquiétante des malédictions.
Il est dit qu’un Casamanquais, lorsqu’il se soumet aveuglément aux ordres du pouvoir dominant, lorsqu’il défend l’indéfendable et tolère l’intolérable, commet une trahison contre lui-même. Loin d’être une simple faiblesse d’esprit, cette attitude devient un danger pour l’avenir même de la Casamance. Car celui qui accepte la soumission devient l’instrument de sa propre défaite, celui qui perd son indépendance d’esprit perd tout.
Dire d’un Casamanquais qu’il s’animalise n’est pas une insulte gratuite mais une description acerbe de cette déshumanisation volontairement imposée par un système qui broie les consciences. La Casamance, terre de résistance et de culture, se voit menacée non seulement par ses ennemis extérieurs, mais aussi par ceux qui, par choix ou par ignorance, en deviennent les complices.
Le Casamançais, dans sa quête d’intégration à un modèle imposé, vend son âme à un statu quo qui nie l’authenticité de son identité. Il refuse de se regarder en face, préférant se laisser vampiriser par un système qui ne le respecte pas. Et dans cette abnégation, dans cette docilité, il renie non seulement son passé, mais son avenir même.
Cette folie, celle de l’autocolonialisme, est une maladie qui frappe le cœur même de l’identité casamançaise. Se détourner de ses racines, c’est se condamner à une vie de servitude, une vie où chaque décision est dictée par l’ennemi intérieur. Les Casamançais dignes de ce nom doivent se lever contre cette maladie de l’âme et de l’esprit, non pour se diviser, mais pour reprendre possession de leur histoire et de leur destin.
Dans cette lutte pour la reconnaissance de soi, le Casamanquais n’est pas seulement un acteur de sa propre rédemption. Il devient un symbole de résistance, un phare dans la nuit de l’oubli. La Casamance, plus que jamais, doit revendiquer son identité, son histoire et sa culture millénaire face à ceux qui, par ignorance ou par calcul, ont choisi la voie de l’asservissement.
Emile Tendeng
Commentaires (2)
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Safi
En parfait accord avec votre description du Casamanquais. Je les considère comme des Harkis algériens qui ont trahi la mère patrie d’Algérie et vivant dans des ghetto en France. Pitié
Fouladou2
La vassalisation est pire que l’esclavage. Heureusement il y a les vrais Casamançais dignes et fiers qui ne renieront jamais leur culture et leur droit à la libération et à l’indépendance. Bon Ramadan à toutes les communautés musulmanes de Casamance.