L’Union européenne / Egypte: L’Union européenne va réviser de si tôt ses relations avec l’Egypte
L’Union européenne (UE) va réviser « de façon urgente » la nature de ses relations avec l’Egypte au cours des prochains jours, ont averti les présidents du Conseil européen Herman Van Rompuy et de la Commission européenne José Manuel Barroso. Les violences ont fait près de 800 morts en quatre jours.
Bruxelles compte ainsi réagir à l’offensive meurtrière entamée mercredi par les forces de sécurité contre les partisans de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi. Elle appelle à la fin des heurts et au retour au dialogue et au processus démocratique.
Samedi, le ministre britannique des affaires étrangères William Hague avait condamné les violences en Egypte, tant du côté de la police que des manifestants. S’exprimant après un entretien téléphonique avec son homologue égyptien, il avait également dénoncé les attaques « inacceptables » contre des mosquées et des églises.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à la fin des manifestations violentes et dénoncé « un usage excessif de la force » de la part des autorités. Il a jugé inacceptables les attaques contre les églises, les hôpitaux et d’autres bâtiments publics.
« Quels que soient les griefs, il n’existe aucune justification pour la destruction d’infrastructures et de bâtiments aussi importants pour l’avenir de l’Egypte », a-t-il souligné. Pour Ban Ki-moon, « la plus haute priorité dans cette dangereuse période » doit être d’empêcher qu’il y ait d’autres victimes en Egypte.
Les islamistes égyptiens ne l’entendent toutefois pas de cette oreille. Ils ont appelé à de nouvelles manifestations ce dimanche, au lendemain de l’évacuation houleuse d’une mosquée du Caire où étaient retranchés des centaines de manifestants. Cet appel fait craindre de nouvelles violences.
Depuis vendredi soir, décrétée journée « de la colère » par les pro-Morsi, de nombreux manifestants, dont des femmes, s’étaient réfugiés dans la mosquée. Plus d’un millier s’y trouvaient toujours quand la police est intervenue, selon les Frères musulmans.
Ibou Camara