Après trois années d’engagement financier et diplomatique en faveur de l’Ukraine, les États-Unis réévaluent leur position et affirment la nécessité de se recentrer sur d’autres priorités. C’est ce qu’a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Marco Rubio, lors d’un point presse à l’aéroport de Paris-Le Bourget, à l’issue d’une série d’entretiens diplomatiques en Europe.

« Du point de vue américain, nous avons consacré trois ans et des milliards de dollars à soutenir la partie ukrainienne, mais nous avons maintenant atteint un point où nous devons nous concentrer sur d’autres points », a déclaré Rubio. Tout en soulignant que les États-Unis restent engagés aux côtés de l’Ukraine, il a précisé que cet engagement ne saurait être « indéfini » ni se poursuivre « sans progrès concrets ».

Le secrétaire d’État a également mis en avant les premiers résultats de l’administration du président Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier 2025. Selon Rubio, cette nouvelle administration aurait « fait plus en 80 jours que [l’ancien président Joe] Biden n’en a jamais fait », sans toutefois détailler les mesures précises prises depuis le début du mandat.

Lors de leur visite à Paris, Marco Rubio et Steven Witkoff, envoyé spécial américain pour les affaires européennes, ont rencontré le président français Emmanuel Macron. L’Élysée a qualifié les discussions de « constructives », évoquant une convergence des points de vue sur les perspectives de résolution du conflit en Ukraine.

Les deux responsables américains ont également tenu des échanges avec plusieurs figures diplomatiques européennes, dont Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, Jonathan Powell, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre britannique, Jens Ploetner, conseiller diplomatique de la chancelière allemande, ainsi qu’Andreï Yermak, chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Une nouvelle réunion entre les représentants des cinq pays – États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne et Ukraine – est prévue la semaine prochaine à Londres, dans la continuité des efforts multilatéraux visant à avancer vers une solution diplomatique au conflit.

Cathy Manga