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Casamance : Célébration de Pâques, une lumière d’espérance au cœur des églises casamançaises

Casamance : Célébration de Pâques, une lumière d’espérance au cœur des églises casamançaises

Ce dimanche pascal, la Casamance a vibré d’une ferveur particulière. De Ziguinchor à Sédhiou, de Bignona à Oussouye, de Kolda à Vélingara, sans oublier Tambacounda et même Kédougou en lisière orientale, les cloches ont sonné à l’unisson pour annoncer la Résurrection du Christ. Une joie sobre mais profonde, teintée des espoirs d’une Casamance qui, depuis le 26 décembre 1982, aspire à une paix durable.

Dans toutes les paroisses, les églises étaient pleines dès les premières heures du jour. À Ziguinchor, la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue a accueilli des centaines de fidèles, tandis qu’à Bignona, l’église Notre-Dame-des-Victoires résonnait des chants liturgiques portés par la chorale paroissiale. À Oussouye, la célébration s’est tenue dans une atmosphère intime, mêlant rites chrétiens et accents de la tradition diola, marquant ainsi la richesse culturelle d’une foi vivante et incarnée.

Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga, évêque du diocèse de Ziguinchor, a rappelé dans son homélie la profondeur du mystère pascal : « Nous ne pouvons fêter la Résurrection sans nous souvenir de nos morts, sans prier pour nos martyrs, et sans renouveler notre engagement pour la réconciliation et la fraternité en Casamance. » Dans une Casamance marquée par les blessures de l’histoire, l’Église s’impose comme un pont entre les communautés, une voix d’apaisement et de rassemblement.

La Semaine sainte, riche en symboles, a été vécue intensément. La messe chrismale, célébrée mardi, a vu les prêtres du diocèse renouveler leur engagement. Jeudi, à Elana, le geste humble du lavement des pieds a réuni chrétiens, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle. Vendredi, à Tendouck, la Passion du Christ a été méditée avec solennité, en présence de catéchumènes et de personnes malades. Des moments d’unité interreligieuse rares et puissants.

Cette année, Pâques coïncide avec le Ramadan, une convergence spirituelle que l’évêque n’a pas manqué de souligner : « Le jeûne, la prière et le partage sont des valeurs universelles. Que ce temps sacré partagé entre chrétiens et musulmans renforce nos liens de fraternité. »

Pendant que la Casamance priait et chantait, à des milliers de kilomètres, le Vatican accueillait des foules venues des quatre coins du monde. Depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre, en présence du Pape François, un autre prélat a prononcé la bénédiction Urbi et Orbi. Dans son allocution empreinte d’émotion, le conseillé du Souverain Pontife a appelé à la paix pour les peuples meurtris : en Palestine, en Israël, au Soudan, en Syrie, au Yémen, en RDC… et en Casamance. Une mention poignante, discrète mais chargée de sens, comme une reconnaissance silencieuse des souffrances encore vivaces chez les populations.

Alors que le monde entier tend l’oreille vers Rome, les voix de la Casamance, elles, montent vers le ciel, empreintes d’espérance. Dans les rues de Sédhiou, de Tambacounda, ou encore de Vélingara, les fidèles échangent des œufs bénis, des plats traditionnels, et surtout des vœux de paix. La résurrection du Christ devient ainsi, au-delà du mystère de la foi, un appel à renaître en humanité.

Ce dimanche de Pâques, la Casamance s’est levée avec un cœur renouvelé. Et comme le souhaite Mgr Manga : « Que la lumière du Christ brille dans tous les cœurs. »

Toute la rédaction du Journal vous souhaite de très joyeuses fêtes de Pâques.

ARDiallo

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