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Casamance : Le gouvernement sénégalais Diomaye–Sonko sur le banc des accusés !

Casamance : Le gouvernement sénégalais Diomaye–Sonko sur le banc des accusés !

La colère a franchi le seuil de l’intenable. En Casamance marginalisée, les populations étouffent. Une crise du transport sans précédent la secoue, transformant l’espoir de plus de respect en cauchemar de mépris. Les routes sont devenues des foyers de révolte, et la population gronde contre ce qu’elle qualifie de trahison de la part du pouvoir incarné par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.

Le malaise couvait depuis des mois, mais il a explosé cette semaine à Ziguinchor, capitale régionale en ébullition. Mardi, des heurts violents ont opposé transporteurs en grève illimitée et forces de sécurité. Les rues sont devenues des champs de bataille improvisés : bus caillassés, grenades lacrymogènes, jets de pierres, barricades enflammées. L’image d’une Casamance livrée à elle-même.

Le motif de cette insurrection ? Une concurrence de compagnie de transport et une flambée des prix jugée injuste, inique, et ciblée. Pour rallier Cap-Skirring depuis Ziguinchor, il faut désormais débourser 5 000 F CFA en taxi-brousse, 2 000 F CFA en minibus. Des montants jamais vus, dans une Casamance déjà paupérisée. « C’est de la folie ! » s’insurgent les habitants, qui dénoncent une volonté manifeste d’extorsion politique et économique.

Mais ce n’est pas tout. Le souvenir encore frais de l’embargo de juin 2023 à janvier 2024 continue de hanter les esprits. Pendant sept mois, la Casamance a été coupée de tous les pays environnant par l’embargo de Macky Sall : plus de rotations maritimes, plus de bus Sénégal Dem Dikk, plus de vols vers la Casamance. Une mise sous cloche que les Casamançais n’ont pas oubliée. Ils parlent d’ »asphyxie organisée ».

Le nom de Yankhoba Diémé, nouveau ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, cristallise la colère. Casamançais d’origine, il est perçu comme un « pion docile », incapable d’imposer une politique tarifaire juste. « Pire que son maître sénégalais ! » s’est écrié un manifestant, furieux, dénonçant une trahison symbolique d’autant plus insupportable qu’elle vient de l’un des leurs.

Les slogans contre Diémé fusent, les cris résonnent : « On nous étouffe, on nous vole, on nous trahit ! ». Une fracture se creuse dangereusement entre Casamance et le Sénégal, dans une ambiance lourde d’incompréhension, d’exaspération et de révolte.

La promesse de rupture du tandem Diomaye–Sonko avec l’ancien régime de Macky Sall, est aujourd’hui mise en accusation par ceux qui l’ont portée à bout de bras lors de l’élection. Le ressentiment est palpable. La défiance monte. Et certains parlent déjà d’organisation, de résistance, voire de désobéissance structurée pour faire sauter ce qu’ils appellent le « verrou du mépris d’État ».

La Casamance, longtemps meurtrie, croyait en la réconciliation. Elle se retrouve une fois de plus trahie, et elle le hurle. Le feu couve et il pourrait bientôt tout emporter dans son passage.

Antoine Bampoky

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