Egypte : L’ancien président Hosni Moubarak en liberté conditionnelle
Hosni Moubarak pourrait être libéré dans les prochaines heures. La justice égyptienne a prononcé sa remise en liberté conditionnelle, mercredi 21 août, dans le cadre d’une affaire d’enrichissement illicite, et le parquet a renoncé à faire appel de cette décision, levant le dernier obstacle à sa libération.
Ses avocats estimaient qu’il n’y avait plus de fondement juridique à son maintien en détention. Agé de 85 ans, Hosni Moubarak, chassé du pouvoir au début de 2011, était jusque-là en détention préventive à la prison de Tora, au sud du Caire.
M. Moubarak avait déjà bénéficié de libérations conditionnelles dans trois autres affaires au motif qu’il avait déjà effectué la période maximale de détention préventive. Cette affaire était la dernière de quatre pour lesquelles l’ancien président égyptien est poursuivi et toujours dans l’attente d’un procès. Il est notamment poursuivi pour complicité de meurtre dans la mort de manifestants et corruption.
Contraint à la démission le 11 février 2011 par un soulèvement populaire, Hosni Moubarak et son ministre de l’intérieur Habib Adli avaient été condamnés en juin 2012 à la réclusion à perpétuité pour leur responsabilité dans la mort de huit cent cinquante manifestants pendant la révolte de 2011. Ils risquaient alors la peine de mort. Six anciens hauts responsables de la sécurité jugés en même temps avaient pour leur part été acquittés.
La Cour de cassation avait annulé tous ces verdicts en janvier, ordonnant un nouveau procès pour les huit accusés. Le procès en appel a repris samedi 17 août, mais cette procédure n’implique pas que Moubarak reste en prison.
Si le procès en première instance de Hosni Moubarak avait captivé l’Egypte, fascinée par l’image de l’ancien chef de l’Etat autrefois intouchable et tout-puissant, couché sur une civière dans le box des accusés, le sort de l’ancien raïs suscite désormais nettement moins d’intérêt dans un pays secoué par une nouvelle révolte à la suite du coup d’Etat militaire du début de juillet.
A 85 ans, Hosni Moubarak n’a probablement plus d’avenir politique, mais sa libération soulignerait l’évolution drastique des rapports de force, sept semaines après la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
Emile Tendeng