Israël: Décès d’Ovadia Yossef, le plus influent rabbin
Considéré comme le rabbin le plus influent d’Israël, Ovadia Yossef, 93 ans, chef spirituel du parti ultra-orthodoxe sépharade Shass, est décédé lundi, a-t-on appris de sources hospitalières.
Malgré tous nos efforts, la dégradation qui s’est produite cette nuit s’est poursuivie (…) le rabbin est mort il y a quelques minutes, a déclaré le Dr Dany Gilon, de l’hôpital Hadassah-Ein Kerem à Jérusalem, dont les propos étaient retransmis par la radio publique.
L’état de santé du rabbin Yossef, hospitalisé fin septembre, s’est dégradé depuis dimanche soir.
Son décès a provoqué une onde de choc en Israël. Tous les médias ont interrompu leurs programmes pour relater l’événement. L’enterrement doit avoir lieu en fin de journée à Jérusalem.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié un communiqué diffusé par la radio militaire dans lequel il exprime sa tristesse pour la disparition de ce géant de la Torah.
Le président Shimon Peres s’est rendu à l’hôpital à son chevet après avoir interrompu une rencontre avec le président tchèque Milos Zeman, selon un communiqué de la présidence.
L’influence rabbin Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël, ne se limite pas au monde religieux séfarade. Il a été longtemps considéré comme un faiseur de rois, les dirigeants israéliens ayant souvent besoin du Shass pour constituer des majorités.
Ces dernières années, malgré son état de santé vacillant, il continuait de recevoir chez lui les hommes politiques de tous bords.
En août 2012, Benjamin Netanyahu avait ainsi dépêché un de ses proches collaborateurs afin d’obtenir son soutien à une éventuelle attaque contre l’Iran, soupçonné par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique malgré les démentis de Téhéran.
Au début des années 1980, le rabbin Yossef s’était prononcé en faveur de concessions territoriales aux Palestiniens pour parvenir à la paix. Mais, ces dernières années, il a pris des positions de plus en plus nationalistes, le Shass s’alliant le plus souvent à la droite sous la pression de sa base.
AFP / Ibou Camara