Rwanda: l’opposante Victoire Ingabire condamnée à 15 ans de prison en appel
L’opposante rwandaise Victoire Ingabire, jugée en appel par la Cour suprême du Rwanda, été condamnée vendredi à Kigali à 15 ans de prison ferme, contre huit en première instance, a constaté un journaliste de l’AFP.
La Cour suprême du Rwanda a confirmé le jugement de culpabilité des chefs de conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre et minimisation du génocide de 1994 au Rwanda, la déclarant en outre coupable de propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence, chef dont elle avait été acquittée en première instance.
La Cour a cependant confirmé le verdict d’acquittement des chefs de propagation de l’idéologie de génocide et mise en place d’un groupe armé, estimant que les preuves disponibles n’étaient pas suffisantes pour condamner Mme Ingabire, âgée de 45 ans, et détenue depuis octobre 2010.
Le Parquet avait requis 25 ans de prison en appel pour l’ensemble des charges retenues contre l’accusée. Tant Mme Ingabire que le procureur avaient fait appel du jugement de première instance: Mme Ingabire demandant l’acquittement de toutes les charges, le Parquet réclamant qu’elle soit condamnée pour l’ensemble des accusations.
On est déçus bien sûr mais (…) on va attendre le jugement écrit qui sera disponible à partir de l’année prochaine, on va le lire longuement et on va réfléchir à la suite, a réagi l’avocat britannique de Victoire Ingabire, Iain Edwards, sans autre précision.
Le verdict n’est pas une surprise, a déclaré Boniface Twagirimana, vice-président des Forces démocratiques unifiées (FDU), le parti dont Mme Ingabire est la présidente, non reconnu légalement par Kigali.
Nous nous y attendions. La plupart de nos membres sont en prison. Nous n’allons pas abandonner le combat, a-t-il ajouté.
La Cour suprême a en outre rejeté l’appel et confirmé la peine du co-accusé de Mme Ingabire, Vital Uwumurenyi, condamné en première instance à 4 ans et 6 mois de prison, dont un an avec sursis, pour conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre et complicité de terrorisme.
Les juges ont également rejeté l’appel formé par le Parquet contre les peines – clémentes – prononcées contre les trois autres co-accusés de Mme Ingabire, qui ont déjà fini de purger leur condamnation et sont libres.
Ses quatre co-accusés avaient confessé être d’anciens membres de la rébellion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et avaient affirmé que Victoire Ingabire leur avaient remis de l’argent pour mettre sur pied un groupe armé en vue d’attaquer le Rwanda.
AFP