Etats-Unis / Russie: affrontement diplomatique entre Washington et Moscou sur la Syrie
Les Etats-Unis et la Russie se sont accusés mutuellement de paralyser les discussions de paix sur la Syrie. Pendant ce temps, l’armée et les rebelles ont signé des armistices localisés dans la région de Damas, alors que des combats acharnés se poursuivent à travers le pays.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a affirmé que le régime de Bachar al Assad était responsable de l’échec du deuxième round de discussions sur la Syrie à Genève, et qu’il y était encouragé par ses principaux alliés, la Russie, l’Iran et le Hezbollah chiite libanais.
« Le régime s’est dérobé », a-t-il dit lors d’une visite en Indonésie. « Ils n’ont rien fait d’autre que de continuer à larguer des barils d’explosifs sur leur propre peuple et à détruire leur propre pays. Et je suis au regret d’ajouter qu’ils le font avec le soutien accru de l’Iran, du Hezbollah et de la Russie. »
Moscou a riposté en accusant « certains soutiens de l’opposition » de chercher à constituer une organisation distincte de la Coalition nationale syrienne (CNS), censée représenter les opposants au régime, mais qui contrôle très peu un terrain en partie dominé par des groupes islamistes proches du réseau Al Qaïda.
« En d’autres termes, on met en place un plan afin de s’écarter du fil des négociations et de parier encore une fois sur un scénario militaire », a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
L’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par les pays occidentaux et arabes, a remplacé son chef Selim Idriss par un commandant jugé plus expérimenté, le colonel Abdelilah al Bachir.
Elle a invoqué « la paralysie au sein de l’état-major » de l’ASL et « les difficultés que rencontre la révolution syrienne » face au régime. Ce changement pourrait se traduire par de nouvelles livraisons de matériel militaire pour l’ASL.
Outre les fronts d’Alep (nord), Homs (centre) et Deraa (sud), où les soldats assiègent et bombardent quasi quotidiennement les fiefs rebelles, de violents combats se déroulaient lundi aux abords de la ville de Yabroud, un fief rebelle à la frontière du Liban, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (proche de l’opposition).
AT/Ibou Camara