Ukraine: nouvel assaut de la police au petit matin à la place de l’indépendance à Kiev
Vingt-cinq personnes sont mortes dans les violents affrontements qui ont éclaté mardi à Kiev entre manifestants et policiers, a indiqué le ministère de la santé. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées. Parmi elles figurent 79 policiers et cinq journalistes.
La Maison des Syndicats, quartier général des manifestants, a pris feu sur plusieurs étages. Les troupes anti-émeutes ont lancé un nouvel assaut mercredi au petit matin contre les manifestants sur Maïdan, la place centrale de Kiev occupée depuis trois mois. Les policiers ont avancé et pris position autour du monument qui se trouve au milieu de la place, vers 04h00 du matin, après une pluie de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Les tentes situées autour du monument ont pris feu les unes après les autres. Les manifestants ripostaient en jetant des pavés.
Le président Viktor Ianoukovitch a menacé de poursuites les leaders de l’opposition « qui ont franchi les limites » avec les tentatives violentes de « prise de pouvoir ». « Les leaders de l’opposition ont négligé le principe de la démocratie selon lequel on obtient le pouvoir à l’issue des élections et non dans la rue. Ils ont franchi les limites en appelant les gens à prendre des armes », a-t-il déclaré dans une adresse à la nation.
« C’est une violation criante de la loi et les coupables comparaîtront devant la justice », a-t-il poursuivi. Il a reproché aux leaders de l’opposition d’avoir appelé les radicaux à une lutte armée avant même que ne s’ouvre une session parlementaire mardi qui « aurait pu voir approuvées les lois qui auraient changé l’Ukraine ».
« Ils ont bloqué le parlement et ont exigé tout le pouvoir pour l’opposition et immédiatement », a-t-il poursuivi. « Sans avoir un mandat du peuple, ces soi-disant hommes politiques ont tenté de prendre le pouvoir en violant la Constitution à l’issue de violences et de meurtres », a-t-il déclaré. Selon lui, l’opposition doit soit « prendre ses distances avec les radicaux » soit « reconnaître qu’elle les soutient ». Dans ce cas-là, « on leur parlera différemment », a-t-il ajouté. A l’étranger, certains chefs de la diplomatie ont évoqué un pays au bord de la « guerre civile ».
AT/ Ibou Camara