Egypte: le gouvernement installé par l’armée démissionne
Le numéro un de l’armée égyptienne Abdel Fattah al Sissi pourra se présenter à l’élection présidentielle prévue dans l’année. Le gouvernement, installé par l’armée, a présenté sa démission au président par intérim Adly Mansour, ont rapporté lundi les médias d’Etat.
Avant d’entrer en lice, Abdel Fattah al Sissi devait quitter ses fonctions de ministre de la Défense. Selon un membre de l’administration interrogé par Reuters, la démission de l’ensemble du gouvernement a été préférée à une initiative individuelle du maréchal.
« Il s’agit d’une étape nécessaire avant l’annonce de la candidature d’Al Sissi », a-t-il déclaré. Le militaire fait figure d’immense favori du scrutin, prévu pour la mi-avril.
Pour une partie de la population égyptienne, Abdel Fattah al Sissi, objet d’un culte de la personnalité, est l’homme fort dont le pays a besoin pour sortir de la crise politique et économique.
Il apparaît en mesure de relever les défis sécuritaires, notamment dans le Sinaï où une insurrection islamiste a fait des centaines de morts parmi les forces de sécurité.
Sa candidature devrait donc aboutir, trois ans après la « révolution du Nil », au retour au pouvoir de l’armée. Celle-ci a dirigé l’Egypte sans discontinuer, depuis le renversement de la monarchie en 1952-1953 à la chute d’Hosni Moubarak en février 2011.
Cette candidature ne manquera pas d’exacerber les tensions toujours vives entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Un millier de membres de la confrérie ont été tués et ses principaux dirigeants, dont l’ancien président, sont derrière les barreaux. Le mouvement a été classé parmi les organisations terroristes.
Le Premier ministre Hazem al Beblaoui avait été nommé à la tête du gouvernement après l’éviction du président Mohamed Morsi, déposé le 3 juillet par l’armée. « Le gouvernement a assumé pendant les six ou sept derniers mois sa responsabilité et son devoir », a-t-il fait valoir.
Saliou Cissé